Viande bovine
Le coronavirus met à mal les exportations du Mercosur
Bien que le marché chinois soit prometteur pour les pays du Mercosur, la fermeture des débouchés en RHD sur le marché européen, qui reste de loin le plus rémunérateur, inquiète les exportateurs de viande bovine.
Bien que le marché chinois soit prometteur pour les pays du Mercosur, la fermeture des débouchés en RHD sur le marché européen, qui reste de loin le plus rémunérateur, inquiète les exportateurs de viande bovine.
Les envois de viande bovine des pays sud-américains vers l’Europe pâtissent de la crise sanitaire. En effet, la fermeture de la restauration hors domicile à la suite des mesures de confinement a enrayé les débouchés pour cette viande. « Les volumes exportés constituent pour près de moitié de pièces réfrigérées haut de gamme, pour un tiers de découpes congelées, le reste étant des préparations cuites surtout destinées au marché britannique. Les découpes trouvent essentiellement leur débouché dans la RHD, puis dans les magasins de viandes congelées au détail et, de façon moindre, dans les linéaires des GMS dans quelques pays (notamment en Allemagne et en Italie) », précise l’Institut de l’élevage (Idele). En France, la chute des importations a permis de replacer davantage de viande d’origine française dans les assiettes. Le transfert de la consommation hors foyer vers la grande distribution est une situation favorable pour la filière bovine hexagonale, et ce, d’autant plus que le taux d’approvisionnement de viande française avoisinait les 95 % pendant le confinement.
Une tendance des envois du Mercosur à la baisse vers l’UE
L’origine Mercosur représente environ trois quarts des importations européennes en provenance des pays tiers. Le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay se positionnent à la tête des principaux fournisseurs. Si les exportations vers l’UE sont plutôt en baisse par rapport à 2019, elles tendent à réaugmenter progressivement depuis le début de l’année, en particulier depuis le Brésil et l’Uruguay, rapporte l’Idele.
Selon les données des douanes du ministère de l’Industrie du commerce extérieur (MDIC) brésilien, la tendance à la baisse des envois du pays vers l’UE se poursuit au premier trimestre 2020, soit 13 % de moins qu’au premier trimestre 2019, mais à court terme, la tendance semble être à la reprise des expéditions depuis le début d’année, notamment vers les Pays-Bas et l’Allemagne. Le secteur attend toutefois les statistiques douanières d’Eurostat au mois d’avril afin d’évaluer les conséquences des délais de transport (environ un mois), liées au contexte sanitaire actuel.
L’Uruguay voit aussi ses envois reculer de 6 % vers l’UE au premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier. Le repli est particulièrement marqué en février et l’incertitude plane sur les mois à venir. De nombreux exportateurs uruguayens s’inquiètent fortement du devenir du débouché européen où les aloyaux sont en temps normal les plus valorisés.
En Argentine, les exportateurs sont dans le désarroi total face aux ventes réduites à néant vers les pays européens. « Les exportations de viande bovine de l’Argentine vers ses deux principaux marchés [Chine et UE] sont pratiquement stoppées par les effets de la pandémie de coronavirus », ont déploré les représentants de l’industrie argentine à Reuters. Le marché européen est l’un des principaux marchés rémunérateurs pour ce pays, car il absorbe les coupes les plus chères.
Près de la moitié des volumes captés par la Chine, mais moins rémunérateurs
Si la part du marché européen ne représente désormais que 13 % des exportations de viande bovine du Mercosur, selon la Commission européenne, le marché chinois capte, quant à lui, près de la moitié, voire trois quarts de leurs envois. Mais les dynamiques d’expéditions vers la Chine s’avèrent être bien différentes suivant les pays. Ainsi, le Brésil a bénéficié d’une envolée de 44 % au premier trimestre 2020 par rapport à 2019, tandis que les envois uruguayens sont en net retrait depuis le début de l’année. S’ajoute à cela la faible valeur des tarifs à l’exportation ; les Chinois étant plus demandeurs de découpes à des prix bas similaires à ceux de la Russie ou du Moyen-Orient.
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