Le Cifog s'attend à un impact majeur et durable de l'influenza
> Marie-Pierre Pé, déléguée générale du Cifog.
Selon le calendrier détaillé du plan d'éradication du virus de l'influenza aviaire dans la filière foie gras du Sud-Ouest, les canards seront absents des parcours de la semaine 16 à la semaine 20, les salles de gavage seront vides de la semaine 17 à la semaine 30 et les abattages s'arrêteront la semaine 17 (précisément au 3 mai) pour ne reprendre qu'en semaine 33 (mi-août). Seuls les éleveurs en circuit court pourront, dans des « conditions contrôlées », gaver en salle des canards venant de Vendée à compter du 4 juillet. Pendant cette fermeture de près de quatre mois, les entreprises d'abattage et de transformation devront mettre en activité partielle au moins 4 000 collaborateurs du Sud-Ouest, subiront des pertes de production et supporteront des charges fixes sans revenu, évalue le Cifog, qui estime à 140 millions d'euros le préjudice. Le gouvernement a annoncé l'indemnisation des éleveurs et de leurs fournisseurs en canetons, à hauteur de 130 millions d'euros. Mais les éleveurs vont aussi séparer les bandes de différents âges. « Ils vont devoir poser des sas sanitaires pour se changer et des barrières, s'organiser autrement seuls ou collectivement, ou mobiliser un salarié, voire se limiter à une bande », suppose Marie-Pierre Pé, déléguée générale du Cifog, dans l'attente de l'arrêté du 10/02 qui impose à chacun de présenter son plan de biosécurité. La viande sous IGP Sud-Ouest va être concurrencée cet été, convient-elle. Quant au retour de la saison festive, elle pense que l'IGP pourra compter sur « son capital de sympathie et ses atouts ». Sylvie Carriat