Le bœuf sud-américain étend sa domination
N’en déplaise aux éleveurs et abatteurs français, l’Amérique du Sud est devenue le principal fournisseur des viandes bovines de l’Union européenne. En outre, la Russie et les pays du Moyen-Orient en importent des volumes considérables qu’ils rémunèrent de mieux en mieux, notamment l’Iran.
En 2009, les quatre pays du Marché du Sud (Mercosur) ont exporté vers une centaine de destinations plus de trois millions de tonnes de bœuf (TEC), dont 1,9 million de tonnes provenant du Brésil, 660 000 t d’Argentine, 380 000 t d’Uruguay et 250 000 t du Paraguay.
Le potentiel productif de ces pays reste exceptionnel, d’autant plus que les systèmes d’engraissement s’intensifient. Du côté de l’industrie, la stratégie de diversification et d’expansion internationale des groupes brésiliens JBS et Marfrig est aussi fulgurante que calculée. Ces groupes, qui ont fait une entrée remarquée dans le porc et la volaille, disposent d’outils sur tous les continents. Ils réduisent ainsi l’impact du risque sanitaire, encore élevé en Amérique du Sud. Terre d’élevage allaitant par excellence, cette région est le théâtre d’évolutions techniques et commerciales profondes. Les Marchés Hebdo fait le point sur la filière du bœuf de l’autre côté de l’Atlantique pour suivre ces évolutions au plus près. Face à ces acteurs devenus incontournables sur les marchés européens, négocier en connaissance de cause s’impose.