Le blé passé sous les 200 euros
Période du 29 septembre au 4 octobre. Un rapport chasse l’autre. Après celui du Conseil international des céréales (CIC), diffusé le 21 septembre et qui revoyait en baisse de 4 millions de tonnes (Mt) ses estimations de stocks mondiaux de maïs (voir notre précédente chronique), c’est l’USDA (le département américain de l’Agriculture) qui, le 30 septembre, a rectifié en hausse ceux des stocks américains, en attendant son nouveau rapport à paraître en fin de semaine. Dans un marché d’une extrême volatilité, comme c’est le cas actuellement, ce genre d’annonce est rapidement perçu par les opérateurs et les intervenants non professionnels et traduit par les prix. Depuis les derniers jours de septembre, les fonds se sont massivement retirés du marché des matières premières agricoles et la détente notée dans notre chronique du 30 septembre s’est sensiblement accélérée, qu’il s’agisse des marchés à terme américain ou européen. Les marchés physiques ont suivi, le blé standard passant sous le niveau symbolique de 200 euros, le plus bas depuis début août. Ce n’est pourtant pas le manque d’activité qui tire les prix à la baisse ; l’exportation conserve un niveau exceptionnel. Bruxelles a encore attribué la semaine dernière des certificats d’exportation de blé pour un chiffre hebdomadaire record de 1,03 Mt dans l’Union européenne, dont 445 000 t pour la France. Les chargements dans les ports se poursuivent à un rythme exceptionnel, 243 000 t à Rouen pour la semaine 38, l’activité céréalière ayant progressé de 25 % pour le port depuis le début de la campagne, par rapport à l’an dernier. En juillet, premier mois de la campagne, les exportations de blé tendre ont atteint 1 336 353 t, soit une progression de 39 % par rapport à juillet 2009. Les sorties vers l’UE ont porté sur 572 000 t, en hausse de 15 %, tandis que celles à destination des pays tiers progressaient de 66 %, à 764 314 t. Ces chiffres n’ont encore qu’une valeur indicative de tendance.