Lavage et décontamination par ultrason
Le procédé de la start-up nordiste CIP sysTems s’applique aux bandes de convoyeurs. Elle vise les marchés de l’industrie agroalimentaire, de la pharmacie et de la cosmétologie.
CIP sysTems souhaite révolutionner le « clean in place » (CIP) traditionnel en lançant un système de nettoyage et de décontamination par ultrason des bandes transporteuses, lisses, modulaires, obliques ou à tasseaux. Le principe : le matériel est placé sous la bande transporteuse de façon à ce que le bac du système alimenté en eau vienne effleurer le tapis inférieur de la bande transporteuse. Son ingénierie et son design, conçus et gérés par CIP sysTems, seront adaptés au besoin particulier de l’industriel. « On envoie des ultrasons dans le bac d’eau à des fréquences allant de 20 à 40 kHz. Se produit alors le phénomène de cavitation dégageant des milliers de microbulles qui explosent au contact de la surface, et décrochent impuretés et bactéries », explique Frédérick Bossaert, son dirigeant. L’eau est renouvelée en permanence et évacuée dans les circuits de traitement. Ce système peut être également adapté pour des bacs individualisés pour le nettoyage d’outils, de gants cotte de maille, de couteaux de boucher…
Phase de commercialisation
Créée en avril 2016, la jeune pousse a été fondée par trois entrepreneurs de la région des Hauts-de-France, et vient de bénéficier d’une première levée de fonds de 1,35 million d’euros. Celle-ci lui permet d’achever l’industrialisation de ses premiers prototypes, en essai déjà depuis plus d’un an dans une entreprise régionale. « C’est une belle levée de fonds pour une start-up industrielle », souligne Frédérick Bossaert. Entamée dès le mois d’août, la première phase d’industrialisation est désormais terminée, et CIP sysTems entame sa phase de commercialisation. Outre les secteurs de la pharmacie et de la cosmétologie, elle va prospecter dans trois secteurs clés de l’agroalimentaire : la viande, les fruits et légumes et le poisson. « Nous sommes sur des produits frais et bruts qui laissent le plus de corps gras et de bactéries sur les bandes », explique le dirigeant. Pays visés : la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.
Autonomie de l’opérateur
Le système permet des gains de temps appréciables pour l’opérateur chargé des questions de nettoyage (environ 20 %). Contrairement au Karcher, il nécessite 0,30 litre d’eau par minute, au lieu des 30 litres habituels ! Et le dispositif par ultrason est totalement autonome, ce qui permet à l’opérateur de se consacrer à des tâches plus valorisantes. « Cette totale autonomie de l’opérateur est bien sûr fonction du secteur de production, des procédés de l’industriel et des impératifs de nettoyage décidés par la production », poursuit-il. Actuellement hébergé par SinapTec, Frédérick Bossaert ne devrait pas tarder à se mettre en quête de locaux indépendants. Actuellement en période de recrutement (un chargé d’affaires, un commercial et un ingénieur agro), son équipe devrait très vite s’étoffer. CIP sysTems vient de recevoir son premier prix : le challenge de l’intelligence alimentaire à la convention d’affaires Secur’Food 2016 d’Avignon. Un bon présage pour cette entreprise qui table sur une vingtaine de salariés et un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros d’ici à 2020.
La genèse de la start-up
CIP sysTems est né d’un projet européen mené par Himber International, spécialisé dans la conception de machines spéciales, et SinapTec dans la production de générateurs et de transducteurs ultrasons. Le projet abouti, Frédérick Bossaert s’associe à l’aventure. Fort de ses seize ans passés chez Hibon (compresseurs et surpresseurs d’air) en tant que directeur commercial Europe, Moyen-Orient et Afrique, le « business developer » se met en quête de partenaires financiers. Le 1er septembre dernier, CIP sysTems annonce une première levée de fonds auprès de deux fonds régionaux : le fonds d’amorçage Finovam et le Fira Nord-Est à hauteur de 600 000 euros, suivi par Bpifrance (450 000 euros) et le CIC (300 000 euros).
