Lapin : la restauration à la rescousse de la filière ?
Les Français boudent le lapin. La RHD pourrait être une alternative pour la filière à condition que les importations chinoises se tassent.
Les Français boudent le lapin. La RHD pourrait être une alternative pour la filière à condition que les importations chinoises se tassent.
La filière française du lapin est en proie à plusieurs difficultés. « En 2023, la production est en repli de 8 % sur un an. Pour la consommation le recul est équivalent. La tendance baissière se poursuit », nous apprend Émilie Gillet, directrice du Clipp, interprofession cunicole française. Dans l’ensemble la consommation à domicile manque d’impulsion. « Seul, le demi-lapin tire son épingle du jeu, notamment car il répond aux besoins à la fois sur l’équilibre matière, le prix paquet et par rapport à l’évolution de la taille des foyers ». Et l’inquiétude demeure « nous sommes confrontés à des problématiques de renouvellement de génération et de transmission », ajoute la directrice du Clipp. Au cours de l’année, 2022, on recensait un peu plus de 650 éleveurs de lapins en France.
Un potentiel de consommation de lapin en RHD
À l’inverse en RHD, « la consommation est dynamique et se maintient » se réjouit Émilie Gillet. C'est principalement ce secteur que la campagne européenne du Clipp investit. Alors qu’elle entame sa deuxième année sur trois, plusieurs communications sont pensées. « Les professionnels mettent en avant une offre qui s’adapte notamment à la restauration collective, y compris pour les enfants ». Les communications devraient prendre de l’ampleur selon la directrice de l’interprofession cunicole.
Hausse des importations de lapin en provenance de Chine
Cependant, gare aux importations qui viennent qui viennent faire de l’ombre en restauration hors domicile au lapin français. « Les importations totales ont augmenté de 15% sur un an. Pour le lapin chinois, la hausse des importations est de 65% à la même période », constate Émilie Gillet. Beaucoup d’industriels y trouvent leur compte avec un prix chinois bien inférieur au lapin origine française. « L’écart entre la cotation française et chinoise est environ de 25% à la faveur du produit chinois. Il semblerait que cette cotation soit sous-évaluée car la comparaison porte sur un lapin entier pour la cotation française contre des découpes chinoises désossées beaucoup moins chères », analyse Émilie Gillet.
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