La Thaïlande espère être débarrassée de la grippe
La Thaïlande n’a enregistré aucun cas de grippe aviaire depuis le 25 février, si l’on en croit le rapport que le département de l’élevage au ministère de l’Agriculture vient d’adresser à OIE (Office international des épizooties). Cela ne veut pas dire que le pays soit déjà « indemne « d’influenza aviaire hautement pathogène au sens du code de l’OIE. Appliquant une politique d’éradication par l’abattage sans recours à la vaccination, la Thaïlande pourrait recouvrer ce statut « 6 mois après l’abattage du dernier animal atteint», dit le code des épizooties, soit à la fin août. L’OIE recommande aux pays importateurs d’œufs, de volailles vivantes ou de viande crue, d’attendre ce délai.
L’abattage massif de 30 millions de poulets
En Thaïlande, le premier effet de l’éradication sera la relance de l’élevage dans les zones de quarantaine, admise au-delà de 21 jours. En pratique, les mises en place reprendront « début avril », a annoncé le ministère de l’Agriculture, « pour être sûr». Le vice-ministre de l’Agriculture, Newin Chidchob, a annoncé qu’une nouvelle série de tests aurait lieu à la mi-mars. « Je suis confiant dans le fait qu’on ne trouvera plus de virus», a-t-il déclaré. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est félicitée des efforts consentis par Bangkok pour éradiquer l’épizootie. Un succès obtenu grâce à la vigilance des services vétérinaires et l’abattage massif (30 millions de poulets au total). Mais l’organisation onusienne juge prématuré de déclarer la grippe aviaire éliminée.
L’industrie thaïlandaise de transformation ne repartira pas du point mort quand le statut de pays indemne sera récupéré, puisqu’elle pouvait poursuivre ses exportations de viandes cuites (qui sont sans risque de contagion) pendant la durée de l’infection. En outre, le gouvernement est prêt à aider à la reprise.
La méfiance demeure chez les Japonais
Principal importateur de poulet thaïlandais, le Japon a annoncé la reprise de ses importations de poulet cuit de Thaïlande, après avoir fait inspecter par ses services sanitaires les usines thaïlandaises entre le 26 février et le 2 mars, apprend-on par la presse chinoise. En dépit de ces assurances, les consommateurs japonais demeurent méfiants à l’égard du poulet du fait de la présence du virus H5N1, le même qu’en Asie du Sud-Est, au Japon.
Second importateur, l’Union européenne n’avait pas fait barrage à la viande cuite thaïlandaise. Celle-ci n’a pas cessé d’arriver en Allemagne et au Royaume-Uni.
La grippe aviaire perd du terrain dans les autres pays d’Asie du Sud-Est atteints. Le Vietnam a fait des déclarations allant dans le sens d’une éradication totale, sans l’avoir encore notifié à l’OIE. La Chine fait état de levées de quarantaines. Le gouvernement de la République populaire n’a reçu aucun avis de nouveau foyer depuis une vingtaine de jours. Toutefois, le ministère de l’Agriculture lance un appel à la vigilance devant un risque accru au moment où des oiseaux migrateurs gagnent le nord de la Chine avec l’arrivée du printemps.
La grippe ne recule pas partout puisque l’Indonésie a recensé 29 nouveaux foyers depuis dix jours, touchant des stations d’accouvage.