La restructuration a tardé
L’expansion de l’industrie de la dinde à travers l’UE, notamment en Allemagne, a eu raison de la vocation exportatrice de la filière française. La production française a été quasiment divisée par deux en douze ans. La France reste en tête de la production européenne, au coude à coude avec l’Allemagne. L’Italie est en troisième position, talonnée par la Pologne ; suivent l’Espagne et le Royaume-Uni. La chute de l’élevage français engendre des surcapacités d’abattage, selon le Comité interprofessionnel (Cidef ) et la Fédération des industriels (FIA). Le rapport interministériel bouclé en début d’année par Alain Berger soulignait « le maintien artificiel d’unités d’abattage-découpe non rentables, combiné au bas prix de vente de la dinde » et des « risques de prochains dépôts de bilan ». L’abattoir Doux de Pleucadeuc a fermé en mai dernier faute de repreneurs. Les abattoirs Beldis de la coopérative UKL-Arrée et Le Clézio du groupe Even sont en sursis. Une restructuration aurait dû se faire il y a plusieurs années déjà, convient-on dans la filière, qui s’attend à d’autres fermetures. Par ailleurs, le plan Néodinde de redynamisation de la filière dinde dessine un modèle d’élevage de dindes plus productif et acceptable par les riverains.