La profession déplore les demandes de déflation
> David Bazergue, délégué général de la Fict.
C « ette année, l'ambiance des négociations commerciales a été particulièrement difficile avec des demandes de déflation importante de la part de la grande distribution, de l'ordre de 3 à 10 % sur nos produits », déclare David Bazergue, délégué général de la ” Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes (Fict). D'après les résultats d'un questionnaire transmis aux adhérents de la Fict, 35 % des contrats ont été signés dans la dernière semaine de négociations, et plus de 20 % des contrats la dernière journée. 70 % des entreprises interrogées signalent avoir subi des menaces de déréférencement. « À un moment où l'on veut appuyer l'origine française des matières premières, la grande distribution ne joue pas le jeu. Le fait de passer en origine France n'a pas toujours entraîné de revalorisation tarifaire dans les contrats commerciaux. »
“ Des clauses de renégociation rarement appliquées
Les industriels de la charcuterie espèrent désormais que l'orientation de ces négociations ne s'applique pas à celles sur les marques de distributeurs. Ils dénoncent aussi les clauses de renégociation, qui ne sont que très rarement appliquées par la grande distribu-tion, car « les indices suivis sont souvent ceux du prix du porc, or nous achetons des pièces de découpe ». Alors que des amendements à la loi de Modernisation de l'économie (LME) sont envisagés via la loi Sapin 2, la Fict attend déjà « que les réglementations actuelles soient appliquées, avec plus de contrôles et de suivis ».
Offre abondante en viande porcinePour la viande porcine la baisse est d'environ 2 %, selon Culture Viande. « Nous sommes dans une conjoncture d'offre abondante, qui va rester abondante dans les six mois à venir », commente Paul Rouche, directeur délégué du syndicat. Cette surproduction entraîne une concurrence accrue entre opérateurs pour garder des parts de marché. Culture Viande reste maintenant vigilant sur l'échéance de l'arrêté du 10 juin 2015, qui encadre pendant un an les opérations promotionnelles pour la vente de viandes porcines fraîches.