Aviculture
La production d’œufs de l’UE attendue en baisse
Après une hausse en 2020, la production européenne d’œufs devrait reculer en 2021. La baisse des débouchés RHD pèse sur le marché, mais l’exportation semble positive.
Après une hausse en 2020, la production européenne d’œufs devrait reculer en 2021. La baisse des débouchés RHD pèse sur le marché, mais l’exportation semble positive.
L’Union européenne à 28 a produit 115,6 milliards d’œufs en 2020, soit 1 % de plus que l’année précédente, selon l’Itavi. La France est la championne, avec 14 % de la production européenne, devant l’Allemagne et l’Espagne, 12 % chacune. Au premier semestre 2021, la production européenne devrait se replier de 0,7 % par rapport à la même période de 2020. « Il y a un net impact de l’influenza aviaire hautement pathogène en Pologne, mais aussi de la hausse des coûts de production », explique François Cadudal, directeur du pôle économie de l’Itavi, dans un récent webinaire consacré à l’économie de la filière œuf et ovoproduit.
Les tendances sont néanmoins divergentes selon les pays. Ainsi, les prévisions de mises en place de poulettes prêtes à pondre au premier semestre sont à une baisse de 0,1 % en France et de 3,6 % en Pologne. Dans le même temps, les mises en place devraient progresser de 6,5 % en Allemagne, de 2,2 % au Royaume-Uni et de 1 % aux Pays-Bas. La hausse ne serait que de 0,1 % en Espagne.
Positif en œufs coquille, difficile en ovoproduits
Le marché européen de l’œuf a été difficile ces derniers mois. Comme en France, la fermeture de la RHD a fortement diminué la demande en ovoproduits, et en conséquence, les achats des industriels.
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À l’inverse, le marché des œufs coquille restait dans l’ensemble bien orienté, grâce aux achats des ménages dynamiques. La récente baisse de l’offre a permis aux tarifs européens de se ressaisir. Le prix moyen est ainsi passé de 118,49 €/100 œufs début janvier à 137,60 € fin mars, soit +16 % sur le trimestre. Une hausse bienvenue puisque « la filière est confrontée à une flambée des matières premières, du même ordre qu’en 2012 », remarque François Cadudal.
Amélioration du solde des échanges français
En 2020, l’UE à 27 a exporté 242 331 tonnes équivalent coquilles d’œuf, c’est 0,9 % de plus qu’un an plus tôt. Nos trois principaux clients sont le Japon, la Suisse et Israël. Pour 2021, « il semble y avoir des perspectives vers l’Asie. Le cheptel de la Corée du Sud a été décimé par la grippe aviaire et le pays a levé les barrières douanières à l’importation », a expliqué François Cadudal pendant le webinaire.
En France, le solde des échanges s’est nettement amélioré avec une hausse de 55 % des exportations d’œufs coquille et une baisse de 11 % des importations. Le solde s’est aussi amélioré pour les ovoproduits.
« La filière française est devenue exportatrice nette vers la Belgique et les Pays-Bas pour les ovoproduits », s’est réjoui François Cadudal, tout en appelant les opérateurs à la vigilance. En effet, la stratégie espagnole a évolué, « ce pays nous envoyait beaucoup d’œufs coquille, maintenant, c’est davantage les exportations d’ovoproduits qui progressent fortement ».
Le directeur est aussi prudent sur les occasions d’exportations d’œufs en code 3 pour la filière française cette année. « Tout va dépendre de la situation polonaise, difficile de savoir en combien de temps les opérateurs pourront rétablir leur production », nuance-t-il.