Emballage
La filière organise sa production autour de la demande
Les sociétés dynamisent leur production d’emballages alimentaires grâce à l’arrêt des autres secteurs industriels pour répondre à la demande de la distribution. Aucune rupture n’est à signaler pour l’instant.
Les sociétés dynamisent leur production d’emballages alimentaires grâce à l’arrêt des autres secteurs industriels pour répondre à la demande de la distribution. Aucune rupture n’est à signaler pour l’instant.
Les sites industriels de la filière emballage à destination de l’agroalimentaire adaptent leur production et maintiennent une agilité dans leur organisation afin de pouvoir répondre à la demande de leurs clients et ne pas connaître de rupture. « Nous sommes dans le brouillard chaque jour et devons rester flexibles en fonction du nombre de salariés présents sur place. Un ouvrier peut ne pas venir pour de multiples raisons, ce pourquoi le nombre de machines qui tourneront le jour J dépendra du taux de présence », explique Armand Chaigne, directeur marketing de DS Smith Packaging France.
Les entreprises ont dû faire face à la fermeture de nombreuses industries hors agroalimentaires et d’un pic de demande de la distribution pour satisfaire les consommateurs ayant réalisé des achats en panique. « Nos machines de production d’emballage en carton ondulé sont polyvalentes. Certaines lignes de production produisent en temps normal 60 % d’emballages agroalimentaires et 40 % hors alimentaires. En ces temps de crise, elles sont à 90 % d’emballages agroalimentaires. En revanche, les machines qui sont très spécifiques, telles que celles spécialisées dans les produits très lourds, sont à l’arrêt », précise Armand Chaigne.
Les lignes sont à 90 % d’emballages agroalimentaires
La production d'emballages est adaptée aux différents besoins et applications des clients industriels. « Avec les technologies complexes de fabrication mises en œuvre, il est compliqué d’investir du jour au lendemain dans de nouvelles machines », confieThomas Delemarle, directeur commercial à Sealed Air, qui évoque plutôt un transfert de personnel sur les activités les plus demandées.
Conséquences de la fermeture de la restauration
Du fait de l’arrêt de la restauration, Sealed Air constate un ralentissement des emballages dédiés à ce circuit, mais une augmentation de la demande de matériaux d'emballage pour l’alimentaire en portion consommateur pour la viande fraîche ou encore des emballages permettant la longue conservation et les surgelés. « Notre rôle est d’aider les industriels servant la RHD pendant cette période et de les soutenir demain lors de la reprise de leur activité », rappelle Thomas Delemarle. Le confinement a entraîné un décollement du commerce en ligne, nécessitant des emballages différents tels que la double bande adhésive pour permettre un éventuel renvoi du produit.
Dans certains cas, les références peuvent être simplifiées « pour ne pas mettre les clients en rupture », indique Armand Chaigne. Et de préciser : « ne pas changer les réglages pour tel changement de couleur permet à la machine de tourner d’autant plus et de dégager de la productivité ». Les emballages des références les plus demandées par les GMS ne sont pas concernés, « mais sur les plus petites séries, c’est plus compliqué ». « Nous pouvons être amenés après discussion avec nos clients à proposer un produit de substitution sans aucun compromis sur la sécurité alimentaire. Nous tâchons de perturber le moins possible la fonction marketing de l’emballage, mais si nous le faisions un jour, nous espérons que l’ensemble des acteurs de la filière ainsi que les consommateurs le comprendront », complète Thomas Delemarle.
Le choix des longues DLC
Les consommateurs se sont montrés demandeurs de produits dont l’emballage permet une conservation plus longue grâce à un conditionnement sous-vide, allant jusqu’à 21 jours pour la viande. La distribution et les industriels alimentaires ont ainsi répercuté cette demande aux sociétés d’emballages. Celles-ci produisent alors pour les produits frais des emballages permettant une conservation sous atmosphère modifiée, et d’autres permettant un conditionnement sous-vide, avec un film qui colle au produit par absence d’air, que l’on retrouve majoritairement pour la viande et le poisson.