La certification environnementale en cours d’expérimentation
Lors d’un colloque organisé à Angers la semaine dernière par la Chambre régionale d’Agriculture des Pays de Loire, Alexandre Meybeck, chef du bureau stratégie environnementale et changement climatique du ministère de l’Agriculture et de la pêche, n’a pas caché que la mise en place de la certification haute Valeur Environnementale n’était pas chose aisée : « L’objectif n’est pas de trouver un référentiel minimum qui aboutirait à une démarche bas de gamme. Non, l’objectif est bien de définir un référentiel fédérateur dont les exigences doivent être efficientes pour l’environnement et s’intégrer de manière pertinente dans la gestion quotidienne de l’exploitation. Tous les types d’exploitation en France devront pouvoir accéder à cette certification », a-t-il expliqué.
Un encouragement sous forme de crédit d’impôt ?
Dans un premier temps, le groupe de travail s’est attaché à définir des indicateurs pour l’azote, la consommation d’énergie, la stratégie phytosanitaire, la diversité dans l’assolement ou encore l’eau. Ce dernier critère pose de réelles difficultés aux spécialistes pour fixer un indicateur qui ne pénalise pas d’emblée certaines exploitations. Enfin l’approche globale serait étudiée en fonction du poids global des intrants par rapport au chiffre d’affaires. « L’expérimentation dans 5 départements, précise le chef du bureau, aura pour but de vérifier de la pertinence de ces indicateurs, s’ils sont bien compatibles avec le fonctionnement de l’exploitation et toutes les autres exigences comme celles du code du travail ou les démarches de qualité. Le temps de calcul des indicateurs sera lui aussi pris en compte. »
Une centaine d’exploitations sont concernées par ce dispositif en Ille-et-Vilaine, Tarn, Meuse, Rhône et Oise. Là où l’agriculture raisonnée a échoué dans son objectif de fédérer toutes les agricultures et d’éviter le dispersement dans les démarches qualité, la certification a peut-être des chances de réussir. « Il ne se passe pas une semaine, assure Alexandre Meybeck, sans qu’une entreprise vienne me voir pour entreprendre une démarche de développement durable. Il est donc urgent que notre concept se développe avant que nous nous retrouvions avec une multitude de projets qui ne feront que brouiller le consommateur. » Pour inciter les producteurs à s’engager dans le projet et parvenir à un certain effet de masse des plus salutaires, il n’est pas exclu qu’une incitation financière sous forme de crédit d’impôt soit prévue.