Aller au contenu principal

Journée Iesiel - La recherche précompétitive au service de l’innovation

La journée de l’Iesiel organisée à la maison du lait le 6 décembre dernier, en partenariat avec la RLF, a attiré plus de 150 personnes autour de sujets qui font consensus : la recherche et l’innovation.

Une étude récente menée par Opinion Way auprès de 1 059 personnes montre que les Français, des plus âgés aux plus jeunes, sont très favorables à la recherche. Le rôle du chercheur est également bien vu dans notre société pour son sérieux et pour les portes qu’il ouvre vers l’innovation, la création d’emploi, la croissance économique. C’est en citant cette étude que Christophe Latron, directeur recherche et développement du groupe Lactalis et président de l’événement, a introduit les travaux de la 54e journée de l’Iesiel. La matinée était consacrée à la recherche collective, son organisation et son financement. Jean-Charles Cavitte, de la Commission européenne, a ouvert les débats en présentant la politique de l’Union européenne en la matière. La complexité des dispositifs n’a échappé à personne. S’il s’est attardé sur H2020, il a également cité les nombreuses possibilités qui s’offrent aux acteurs du lait et notamment aux PME. « La Commission européenne a fait évoluer son regard sur la recherche. Sa sélection se porte sur des projets qui visent la résolution de problèmes socié- taux et qui peuvent se traduire par des impacts économiques démontrables. L’implication du secteur privé, notamment des PME, est vue d’un bon œil ainsi que l’internationalisation et les projets collaboratifs », a-til résumé. Jean-Charles Cavitte a déroulé rapidement divers exemples de projets en cours de réalisation avec des financements européens, soulignant que la France « profite peu des moyens et des outils européens dédiés à la recherche dans l’agro/agri et à l’alimentaire ». Si d’aucuns le regrettent, les voix s’accordent pour pointer du doigt la difficulté de l’appropriation des dispositifs européens. Heureusement, ceci n’empêche pas le secteur laitier français de disposer d’une recherche collective de pointe, comme l’ont montré les intervenants qui se sont succédé à la tribune.

LE CNIEL EN PARTENARIAT AVEC DES ACTEURS PUBLICS ET PRIVÉS

Le Cniel affecte ainsi près de 3 millions d’euros par an à la recherche dans le domaine laitier sur cinq thématiques : nutrition, sécurité sanitaire, technologie, environnement et techniques d’élevage. Il est en partenariat avec l’Idele et Actalia ainsi que cinquante acteurs publics et privés. Grâce aux fonds publics que l’interprofession mobilise, ce budget se trouve presque multiplié par trois. « De 2012 à 2016, le Cniel a dépensé 14,7 millions d’euros pour la recherche. Ayant bénéficié d’un effet de levier de 38 millions d’euros (CE, ANR, ANRT, CIR, Ademe, Agences de l’eau, fonds Casdar et FAM), l’accompagnement global se chiffre à 53 millions d’euros », a précisé Thierry Geslain, directeur des affaires scientifiques et techniques du Cniel.

Yves Le loir, directeur de l’UMR STLO - Inra Agrocampus Ouest, s’est attardé sur un exemple de synergie public/privé édifiant né avec le projet Profil : la Milk Valley, qui rassemble les compétences en recherche du STLO, le Lubem, les universités de Rennes et du Mans, CIRM-BIA et bia à Nantes. Le concept bénéficie de la force de frappe de la région Bretagne mais aussi de celle de BBA qui réunit les plus grandes entreprises laitières françaises. Ce pari est gagné. Les premiers résultats de Profil après trois ans de recherche sont prometteurs (lire La Revue Laitière Française, n° 777, p. 32-33). « Pour certains travaux, nous sommes déjà au stade de pilote », a ajouté Luc Castillo, l’actuel président de BBA et directeur recherche et développement branche fromage de Sodiaal. Il s’est félicité du travail accompli et des emplois offerts aux thésards mobilisés sur les différentes thématiques. Yves Le Loir a annoncé un nouveau projet de recherche dans le cadre de la Milk Valley : Prolific, pour PROduits Laitiers et Ingré- dients Fermentés Innovants. Deux nouvelles structures se joignent à la Milk Valley pour le conduire à bien. Il s’agit de l’Inserm de Nantes et de LINA-Combi.

DÉVELOPPER DES PROJETS COLLABORATIFS

Enfin, à la question : tous ces dispositifs répondent-ils aux besoins des entreprises ? « Il faut d’abord avoir un sujet de recherche pour aller chercher l’argent », s’est exclamé Luc Castillo, invitant les intéressés à réfléchir ensemble pour monter des projets et avoir ainsi accès aux financements, qu’ils soient européens, nationaux ou régionaux. « La R&D en France mobilise 1 % du chiffre d’affaires des entreprises. Et les PME ont du mal à entrer dans des projets se situant dans un budget entre 500 et 1 millions d’euros . Doù l’intérêt de développer des projets collaboratifs ou participer à des consortiums », a conclu Christophe Latron

Les plus lus

LES ÉTATS-UNIS PREMIER EXPORTATEUR AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE, infographie parue dans Les Marchés Mag de juin 2023
États-Unis : ce qu'il faut savoir du premier exportateur agricole et agroalimentaire en une infographie

Leader du marché mondial agricole et agroalimentaire, qu'est ce qu'exportent les États-Unis ? Quelles sont les productions…

oncle sam reçoit des dollars, vue en contre plongée
Droits de douane des États-Unis : quelles perspectives pour les échanges agricoles

Le président américain a annoncé, comme prévu, le 2 avril, une volée de droits de douane qui n’épargnent aucun pays ni aucun…

burger sur fond noir
Les vaches allaitantes passent toujours plus au hachoir

La consommation de viande bovine résiste, grâce à la transformation et au haché. Même les vaches allaitantes y passent, ce qui…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 avril 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Sheep being offloaded from a cargo ship in Oman
D’où viendra le million de moutons importés pour l’Aïd en Algérie ?

L’Algérie a mis en place des importations massives de moutons pour la fête de l’Aïd el Adha, au début du mois de juin. Une…

Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œufs depuis avril 2022.
Armor Œufs : « Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030 »

Le groupement de producteurs Armor Œufs a tenu son Assemble générale début avril. L’occasion pour Les Marchés d’échanger avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio