Interbev déploie son pacte pour un engagement sociétal
Après avoir créé une commission enjeux sociétaux l’an dernier, l’Interprofession bétail & viande (Interbev) a présenté, lors de sa convention annuelle du 28 juin, son pacte pour un engagement sociétal, lancé en septembre 2016. S’appuyant sur la norme Iso 26000, qui donne des lignes directrices aux entreprises et aux organisations pour opérer de manière socialement responsable, ce pacte « est une démarche collective, engagée sur le long terme », expliquait Bernard Collin, référent du groupe de travail nutrition et alimentation de la commission enjeux sociétaux d’Interbev.
Il vise à apporter une réponse globale aux attentes des citoyens, en garantissant la pérennité de la filière et de ses entreprises. La démarche concerne quatre axes clés : le bien-être animal, la nutrition santé, l’environnement et le social.
Des guides de bonnes pratiques
Les premiers chantiers pour la commission ont été de recenser l’ensemble des bonnes pratiques déjà opérées dans la filière et de cartographier les parties prenantes prioritaires et leurs attentes, avec la volonté d’ouvrir plus largement le dialogue avec la société civile. Sur la question du bien-être animal, la filière a par exemple élaboré plusieurs guides de bonnes pratiques : pour chaque espèce, au niveau de l’élevage, de l’abattage ou lors du transport. « Parce qu’il est important de se baser sur des données scientifiques pour faire des recommandations, l’interprofession participe au financement de différentes études de recherche, dont une étude pour une meilleure objectivation des signes de perte de conscience en abattoir », indique la vétérinaire Fabienne Niger, du groupe de travail bien-être animal.
Un travail de concertation avec les ONG
Concernant les aspects environnementaux, la filière a publié en février 2017 un document intitulé Élevage bovin allaitant français et climat, écrit en concertation avec des ONG de protection de l’environnement. « Nos axes de travail portent sur l’amélioration des méthodes d’évaluation de l’impact environnemental de la production de viande, notamment via la reconnaissance du stockage carbone par les prairies », souligne Bruno Colin, membre du groupe de travail environnement.
Ce dialogue entre professionnels de l’élevage et associations, l’interprofession aimerait aussi l’engager sur d’autres sujets, dont celui du bien-être animal. « L’objectif n’est pas d’être d’accord sur tout, mais de créer un dialogue, pour avancer », exprime Bruno Dufayet, président de la commission enjeux sociétaux. Comme avec les associations de protection de l’environnement, Interbev a commencé les échanges en invitant les associations de protection animale, dont l’OABA, le CIWF et Welfarm, à visiter des élevages.
Une feuille de route pour les états généraux de l’alimentation
Maintenant que ces différents engagements sociétaux ont été formalisés, Interbev souhaite partager davantage ces sujets au sein de la filière. « Nous réfléchissons à la signature d’un manifeste d’intérêt et pourquoi pas à la création de trophées de la RSO pour mettre en avant certaines initiatives », énonçait Marc Pagès, directeur général d’Interbev. « Ce pacte sera une feuille de route pour les états généraux de l’alimentation », concluait Dominique Langlois, le président de l’interprofession.