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Instabilité sur les marchés

Après la baisse du dollar la semaine dernière, c’est au tour de l’euro de se déprécier, face aux craintes de l’endettement de certains États européens. La financiarisation excessive des marchés céréaliers a pour effet une extrême volatilité des cours.
Période du 10 au 16 novembre. Dans l’un des documents présentés lors de son conseil spécialisé céréales du 10 novembre, FranceAgriMer cite comme éventuel facteur limitant des exportations françaises de céréales, l’évolution des parités monétaires, illustrée récemment par deux éléments nouveaux. Le premier élément concerne l’annonce par la Fed, banque nationale américaine, de l’injection de 600 milliards de dollars dans l’économie américaine, avec une réaction immédiate du dollar à la baisse, renforçant la compétitivité des exportations américaines. Le deuxième élément porte sur les craintes des milieux financiers devant la dette de certains pays de l’Union européenne.

La compétitivité change de camp
Cette crainte a contrebalancé rapidement la dépréciation du dollar qui a suivi la décision de la Fed et l’avantage de compétitivité qu’elle apportait aux exportations américaines, l’euro tombant en une semaine de 1,41 dollar à 1,36 dollar. La compétitivité changeait de camp et FranceAgriMer pouvait reconduire son objectif d’exportation de blé vers les pays tiers à 11,5 millions de tonnes (Mt), en soulignant que 13 ou 14 Mt étaient envisageables mais qu’un autre facteur limitant se présentait sous la forme d’un manque de disponibilités. Les 11,5 Mt pourraient être atteintes dès la fin du premier trimestre 2011 et même si la collecte – qui atteignait le 1er octobre un chiffre exceptionnel de 20,1 Mt – a été réajustée en hausse de 120 000 t par le conseil céréales, elle va s’essouffler. Malgré toutes les variables d’ajustement, en particulier une consommation à la ferme réduite de 230 000 t, on aboutit toujours à un stock de report étriqué, de 2,2 Mt.

La France doit partager le gâteau
Les utilisations intérieures seraient en recul de 600 000 t sur l’an dernier à 15 Mt dont 4,7 Mt pour l’alimentation animale, c’est donc l’exportation qui a guidé le marché jusqu’alors. Elle a été grandement facilitée par les insuffisances de l’origine mer Noire, cette situation conjoncturelle se manifestant surtout par la forte augmentation de nos livraisons de blé à l’Égypte. À la date du 10 novembre, après avoir répondu pour 60 000 t à un nouvel appel d’offres égyptien, la France aura vendu 1,74 Mt de blé à l’Égypte depuis le début de la campagne contre 1,1 l’an dernier, même époque, ce qui représente 46 % des achats égyptiens, les Américains venant en deuxième position avec 1,1 Mt et 29 % de la part des ventes. Mais la France, qui avait dominé jusqu’alors l’exportation vers l’Égypte, va devoir partager de plus en plus le gâteau avec ses concurrents, en particulier l’hémisphère sud, l’Australie et l’Argentine ayant manifesté leur retour à l’occasion des derniers appels d’offres égyptiens.
Ces fondamentaux étant posés, les marchés céréaliers ont encore subi, la semaine dernière, les effets d’une financiarisation excessive se traduisant par une volatilité extrême des cours (voir encadré).

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