France, ton « snacking » fout le camp !
La tradition alimentaire française, c’est celle du repas pris assis, les mains posées sur la table, les couverts disposés à des places codifiées. Bien sûr, il y a longtemps que l’évolution des modes de vie – leur « américanisation » – a obligé les Français à s’adapter. Mais consommer sur un coin de bureau, ou pire, debout, nécessite toujours de notre part une certaine adaptation. Les Français ne se sont d’ailleurs pas tout à fait résignés à déjeuner en marchant dans la rue ce qui, outre-Atlantique, est une pratique banale. Le snacking demeure un produit d’importation, comme en témoigne le vocabulaire exclusivement anglais utilisé par l’industrie et la distribution, du « club sandwich » à la « box » en passant par l’intraduisible « burger ». Le calque des habitudes anglo-saxonnes ne s’est hélas pas accompagné d’une conversion à la tradition de service et au souci porté à la qualité des « snacks » dans les pays anglo-saxons. La façon dont les distributeurs, petits ou grands, traitent, en France, la restauration à emporter relève souvent d’un grand amateurisme. Ce que la gastronomie a perdu dans le snacking, le service n’y a hélas pas encore beaucoup gagné.