Fin de campagne mouvementée
Grande nervosité sur le marché céréalier, alors que le « weather market » incite de nouveau aux mouvements spéculatifs. L’annonce d’estimations de récoltes revues à la baisse en France comme au niveau mondial ne devrait pas contribuer à calmer le jeu.
Période du 7 au 13 juillet. Durant toute la semaine écoulée, le marché céréalier a continué de manifester une grande nervosité et une volatilité qui ont globalement conduit à la hausse, les mouvements spéculatifs sur les marchés à terme accentuant cette tendance créée en grande partie par le « weather market ». En cette période charnière, les estimations de récolte se multiplient, la dernière en date sur le plan national étant celle de FranceAgriMer qui annonce, avec de grandes réserves, 35,2 millions de tonnes (Mt), et pour le mondial, celles du département américain de l’Agriculture (USDA). Dans tous les cas, les estimations de production ont été revues en baisse, conséquence de conditions météorologiques très défavorables.
Aussi l’USDA a-t-il révisé une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de production mondiale de blé pour la campagne 2010-2011 à 661,07 millions de tonnes, contre 668,52 Mt au mois de juin et 672,18 Mt au mois de mai.
Production mondiale de maïs en recul
Les conditions climatiques responsables de cette situation sont soit la sécheresse en Europe, soit la pluie comme au Canada. Les récoltes US ont en revanche bénéficié d’un climat propice, tout comme en Chine où la moisson est revue en hausse de 2,5 Mt, à 114,5 Mt. Le recul est significatif au Canada (- 4,5 Mt à 20 Mt), en Russie (- 4,5 Mt à 53 Mt), au Kazakhstan (- 3 Mt à 14 Mt), dans l’UE à 27 (- 1,1 Mt à 141,82 Mt) et en Inde (- 1 Mt à 79 Mt). Les estimations de stocks mondiaux de fin de campagne reculent de 6,9 Mt à 187,05 Mt. Enfin, les analystes de l’USDA ont réduit les projections d’exportation pour le Canada, la Russie, le Kazakhstan et la Turquie, tandis qu'ils les ont relevées pour les États-Unis, l'Australie, l'UE à 27 et l'Ukraine.
Le même rapport a aussi révisé à la baisse ses projections de production mondiale de maïs à 832,38 millions de tonnes (- 3,39 Mt). Ce recul s’explique principalement par la chute de la production des États-Unis, premiers producteurs mondiaux, de 3,17 Mt à 336,44 Mt. Les stocks mondiaux de fin de campagne reculeraient de 6,24 Mt (141,08 Mt) et la consommation de 1 Mt à 830,89 Mt.
Une pause du marché
Quant au marché céréalier en général, il continue de faire preuve d’une grande volatilité, même si en fin de semaine dernière et en début de celle-ci, il a consenti une pause dans la hausse (voir les dernières tendances ci-contre). Les vendeurs et les acheteurs s’observent en même temps qu’ils observent la progression des moissons. Les pluies de ces derniers jours ont momentanément rassuré, contribuant à calmer la hausse des prix, mais d’ores et déjà la prévision de récolte de blé par FranceAgriMer à 35,2 Mt est généralement considérée comme optimiste. Celle de l’orge est prévue à 10,4 Mt, soit 20 % de baisse sur l’an dernier, ce qui ne surprend pas.