Fin de campagne incertaine
Période du 6 au 13 décembre. Le rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), en confirmant la progression des stocks mondiaux de blé et de maïs, a eu sur le marché un effet baissier, atténué cependant par le retour de confiance des marchés financiers après le sommet de Bruxelles. Confiance vite ébranlée par la menace de retrait du triple A pour les pays de la zone euro qui peuvent encore s’en prévaloir. Les marchés à terme des matières premières agricoles ont immédiatement sanctionné cette perspective en accentuant la baisse légère des cotations enregistrée vendredi. Cela étant, on est entré dans la période de calme qui précède traditionnellement les fêtes et le marché français ne devrait pas connaître de grands bouleversements jusqu’au début de l’année prochaine. On s’interrogera alors plus sérieusement sur le sort de la deuxième partie d’une campagne qui s’est jusqu’alors plutôt mieux passée qu’on ne l’espérait. C’est surtout l’exportation de blé vers les pays tiers qui pose question. On attend de connaître les prévisions du conseil céréales de FranceAgriMer, qui se réunit à l’heure où nous mettons sous presse, concernant les capacités d’exportation françaises de blé sur un marché où l’offre se bouscule, en provenance de la mer Noire, de l’Australie, de l’Argentine ou du Canada, plus présents que la France actuellement. D’ailleurs, les derniers tirages de certificats d’exportation ont été nettement ralentis. Le rapport de l’USDA a sensiblement révisé en hausse ses estimations de production mondiale de maïs en se fondant sur une augmentation de la récolte chinoise, d’ailleurs contestée, mais qui pèse sur les cours mondiaux. Sur le marché européen, on note une amélioration des conditions de circulation fluviale sans provoquer une offre plus pressante de la part des exportateurs d’Europe centrale. FranceAgriMer a revu en hausse ses estimations de récolte française à 15,3 millions de tonnes (Mt) et le Coceral a porté à 65,2 Mt la prévision de récolte de l’Union européenne, soit 10,2 Mt de plus qu’en 2010. Le marché physique reste stable.
Le colza sous pression
Le rapport de l’USDA a eu aussi un effet baissier sur le soja en annonçant une augmentation du stock américain, porté de 5,32 à 6,23 Mt, la prévision de production étant par ailleurs inchangée. La baisse du soja à Chicago s’est reportée sur le colza, accompagnée par celle du pétrole passé sous la barre des 100 euros.
Le Coceral a fixé à 20,9 Mt son estimation de production de colza dans l’Union européenne, soit 1,2 Mt de moins que l’an dernier, la chute de la récolte allemande étant en majeure partie responsable de cette réduction, alors que la France est créditée d’une récolte de 5,3 Mt contre 4,8 en 2010 et que les ensemencements sont annoncés à un haut niveau de 1,6 million d’hectares, contribuant à la pression sur les cours.