États généraux et révolution culturelle
Les états généraux de l’alimentation devraient démarrer le 10 ou le 11 juillet selon nos confrères d’Agra Presse. Deux chantiers porteront sur « la création et la répartition de la valeur » (du 17 juillet au 30 septembre) et « une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous » (du 1er septembre au 30 octobre). Se mêleront consultation en ligne et débats « dans les territoires ». Le ministère de l’Agriculture propose de créer quatorze ateliers sur l’ensemble des états généraux. Les Marchés Hebdo reviendront sur ce sujet dans leur dernier numéro avant l’été, le 14 juillet, notamment pour évoquer les positions des représentants des industries agroalimentaires. Le Think tank agroalimentaire, créé en 2015 par Les Échos Events, a déjà publié ses recommandations. Ses vingt-neuf membres proposent – à la bonne heure ! – de cultiver la transparence en ouvrant les usines, un plan de communication positive pour neutraliser le « food bashing », ou encore de connecter la filière et l’Éducation nationale. Pour encourager la contractualisation, le Think tank souhaite organiser la publicité des contrats, par exemple en en faisant un élément de la RSE constitutif des grandes entreprises. Autre idée intéressante pour pousser les PME à tenter l’aventure de l’étranger : imaginer un véritable crédit impôt export sur le modèle du crédit impôt recherche. Afin de libérer l’esprit d’initiative, le groupe de réflexion émet l’idée d’insérer dans la Constitution un principe de « liberté de l’innovation ». En quelque sorte, une manière de tempérer le principe de précaution. Plus compliqué, mais sûrement essentiel pour que le partage de la valeur se fasse : « engager une révolution culturelle ». Le Think tank agroalimentaire propose notamment de passer d’une logique de prix agricoles à une logique de coûts de production ; d’accroître la part de gestion dans la formation agricole, de réinventer le soutien à l’investissement et de systématiser une véritable vie interprofessionnelle. Une vraie révolution ! Mais peut-on réellement l’envisager dans un environnement mondialisé ?