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ESB : l’Amérique du Nord va pousser plus loin la précaution

Aux Etats-Unis et au Canada, le nombre de tests, l’identification et la sécurité de l’alimentation animale sont loin des standards européens. Et le chemin est encore long.

Le second cas de vache folle découvert sur le continent nord-américain donne un nouveau coup de fouet aux politiques canadienne et états-unienne de protection des consommateurs et des animaux d’élevage. Ainsi, le gouvernement du Canada vient d’annoncer le financement (à hauteur de 92 millions de dollars sur cinq ans) de mesures renforcées d’identification, de suivi de la maladie et de traçabilité. Celui des Etats-Unis retire immédiatement les matériaux à risque spécifié (seuls, le cerveau et la moelle épinière, l’étaient jusqu’alors) venant de bovins de plus de 30 mois de la consommation humaine Lire à ce sujet le numéro 3 de Vian. Dispositions prises par le Canada dès le précédent cas d’ESB.

Dix fois plus de tests au Canada

En retard sur son voisin du Sud, le Canada programme de multiplier par 10 en trois ans les tests de détection de la maladie sur les bovins de plus de 30 mois. Leur fréquence passera d’environ 3 000 par an à au moins 8 000 animaux au cours des douze prochains mois, puis à 30 000 animaux au moins. Ce ratio, explique le ministère de l’Agriculture, épouse le standard international en phase d’évolution au cours des deux prochaines années. La plupart des tests cibleront les animaux à risque (morts, malades). D’autres s’effectueront sur des animaux âgés et sains. Les provinces joueront un rôle considérable dans cette surveillance. Les Etats-Unis n’envisagent pas d’augmenter leur nombre de 20 000 tests annuels, déjà supérieur, confirme l’Office international des épizooties, à sa préconisation. Celle-ci permet de détecter une prévalence d’un cas sur un million.

La FDA américaine ayant décidé que la viande d’animaux testés serait retenue dans l’attente du résultat, souhaite mettre en place des tests rapides.

Le grand chantier de l’identification

L’identification des animaux à l’échelon fédéral est un grand chantier commun aux deux ensembles continentaux. Le programme des Etats-Unis est balisé : identification des élevages (phase 1 devant s’achever en juillet 2004) ; identification des individus ou des lots pour le commerce intra et inter Etats (phase 2, pour février 2005) ; traçabilité de la filière (phase 3, devant s’achever en juillet 2005 pour les bovins, les porcs et les petits ruminants), de façon à retrouver ces informations en 48 heures. Un débat politique s’est engagé pour savoir si l’on doit aller jusqu’à l’étiquetage. L’industrie de la viande américaine s’y oppose. Cela coûterait 3,9 milliards de dollars rien que pour la première année.

L’industrie de l’alimentation animale est considérée comme relativement sécurisée en Amérique du Nord, même si elle consomme des matières premières issues de l’équarrissage, en plus des farines de viande et d’os et des produits sanguins. Ces produits ont été retirés de la consommation des bovins dès 1997. Les cerveaux et moelles épinières demeurent jusqu’à ce jour les seuls matériels interdits. Toutefois, une enquête a été lancée au Canada après le 20 mai 2003, date de la découverte d’un animal infecté. Elle s’étend à quatre provinces et concerne environ 2 700 animaux. Sont considérés les registres de la production et de la distribution d’aliments du bétail de 1996 à 1998. « Beaucoup de fabricants d’aliments et exploitations agricoles de l’Ouest canadien s’approvisionnent chez les mêmes équarrisseurs », constate l’administration.

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