[Edito] En route vers le CO2-Score !
Penny, filiale discount de Rewe, numéro deux allemand de la distribution alimentaire, a ouvert le 2 septembre à Berlin le premier magasin qui appose un double affichage des prix sur une sélection de denrées alimentaires : un prix englobant le coût environnemental lié à leur production est affiché en rayon au côté du prix réellement facturé. L’impact des facteurs environnementaux a été étudié en partenariat avec l’université bavaroise d’Augsbourg. L’objectif : montrer aux consommateurs les conséquences de leur choix. Une démarche qui devrait rapidement arriver en France. La semaine dernière le gouvernement a en effet lancé un appel à candidatures en vue d’une expérimentation de plusieurs mois visant à tester différents dispositifs d’affichage environnemental sur les produits alimentaires. Cette démarche était prévue par une mesure quelque peu passée inaperçue dans la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire instaurée en début d’année. Quelques mois après, la Convention citoyenne pour le climat a repris dans ses propositions l’idée de mettre en place un CO2-Score, rapidement saluée par Emmanuel Macron. Si ce nouvel étiquetage peut faire peur à l’industrie agroalimentaire, à l’instar d’un étiquetage sur les modes d’élevage qui a récemment cristallisé les oppositions, voire les tensions, au sein du Conseil national de l’alimentation, faire l’autruche ou le combattre frontalement serait une grave erreur. Comme le Nutri-Score s’est finalement imposé dans les rayons, un tel affichage répond aux attentes de plus en plus fortes des citoyens-consommateurs et pourrait bien s’affirmer à l’avenir. D’où l’importance pour les filières alimentaires de s’inscrire dans la démarche pour ne pas se voir imposer des indicateurs trop simplistes ou stigmatisants. Les industriels doivent également pouvoir exprimer l’intérêt et les contraintes de tel ou tel dispositif. Pour cela, il faut monter dans le train et ne pas seulement le regarder passer.