Loi Économie circulaire
En route vers 100 % de plastique recyclé d’ici à 2025
L’Ania a manifesté le 14 octobre sa volonté d’accélérer la transition écologique, notamment sur les emballages en plastique. Sujet sur lequel les entreprises sont mobilisées depuis une dizaine d’années, affirme l’association.
L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) a déclaré lors d’une conférence de presse le 14 octobre dernier vouloir accélérer sur la transition écologique et le verdissement des process alimentaires. L’association a présenté un manifeste dans lequel elle s’engage à réduire l’impact carbone de ses sites industriels, favoriser la circularité des emballages, accélérer le développement d’un transport de fret multimodal et d’une chaîne logistique durable, réduire le gaspillage alimentaire et présenter un affichage environnemental.
L’un des enjeux principaux pour le secteur agroalimentaire est d’atteindre 100 % de plastique recyclé d’ici au 1er janvier 2025, afin d’être conforme avec la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec). Une enveloppe de 500 millions d’euros a été allouée par le gouvernement pour développer l’économie circulaire dans le cadre du plan de relance. « 274 millions d’euros seront consacrés à la modernisation des centres de tri. Les 226 millions restant seront destinés à l’investissement dans le recyclage et le réemploi », précise Stéphanie Kerbarh, députée LREM et rapporteuse de la loi Agec.
Les efforts pour faire avancer la transition énergétique doivent être partagés
L’Ania a cependant évalué le besoin d’investissement nécessaire pour la mise en œuvre des dispositions pour le respect de cette loi : ceux-ci s’élèvent à 4 milliards d’euros. « Les efforts pour faire avancer la transition énergétique doivent être partagés. Nous avons besoin des sociétés de recyclage, mais aussi du soutien du gouvernement », estime Richard Girardot, président de l’Ania.
« Il est fondamental de créer de la valeur ajoutée, c’est pour cette raison que les entreprises iront vers la transition écologique. La diminution des impôts pour les sociétés est une bonne mesure et devrait les y encourager », commente Damien Abad, pilote de la task force environnement du groupe Les Républicains.
Diminution du poids des emballages depuis dix ans
Le secteur agroalimentaire présente l’objectif de réduire ses émissions de CO2 de 35 % par rapport à leur niveau de 2015. « Cela fait dix ans que les entreprises diminuent le poids du plastique mis sur le marché, pour des raisons de RSE, mais aussi économiques, rappelle Richard Girardot. Mais elles n’ont certainement pas assez communiqué dessus. » Pour respecter l’objectif de 2025, les sociétés actionnent plusieurs leviers, tels que la substitution du plastique fossile par du plastique biosourcé, l’allégement du poids des emballages ou encore la mise en place des bouchons attachés sur les bouteilles en plastique pour boissons. Les entreprises sont mobilisées dans la création et le développement de nouvelles filières de recyclage, notamment pour le polystyrène, les films en polyéthylène et polypropylène.
La logistique, « trop oubliée par les textes de loi »
« La logistique au sein de la filière agroalimentaire est un point clé, beaucoup trop oublié par les textes de loi et pourtant sur lequel il y a beaucoup d’efforts à faire », lance Alexandre David, responsable recherche et développement de la marque Les Crudettes, groupe LSDH. Un point appuyé par Loïc Hénaff, président du directoire du groupe Jean Hénaff qui rappelle que la société est engagée dans la démarche Fret 21. Celle-ci incite les entreprises à mieux intégrer les conséquences des transports dans leur stratégie de développement durable. « Les camions qui circulent pour la GMS en Bretagne sont pour la plupart remplis à seulement 50 %. L’organisation logistique vers la GMS est extrêmement complexe, faire évoluer les choses sera fastidieux, mais les distributeurs sont à l’écoute sur le sujet et sont prêts à jouer le jeu », assure-t-il.