[Édito] Le retour du casse-tête de l’exportation
À la demande du ministère de l’Agriculture, FranceAgriMer vient de livrer un diagnostic sur la compétitivité des filières agricoles et agroalimentaires. Le constat est partagé : le solde commercial des échanges et la compétitivité des filières se dégradent. En dix ans, la France a abandonné 22 % de parts de marché à l’exportation quand les vingt-six autres États membres de l’Union européenne n’en ont perdu que 5 %. Tous les secteurs sont touchés, même la filière viticole où l’Hexagone est supposé être performant. L’érosion est même supérieure à 25 % sur dix ans pour les céréales, les fruits et légumes, la pêche, l’aquaculture et les viandes. Les consultations menées auprès des acteurs des filières mettent en avant des difficultés avérées en matière de compétitivité prix comme celle hors prix. Coût du travail, surréglementation, surtransposition, manque d’investissement national dans l’innovation, la taille des entreprises, la fiscalité, le degré d’exigence environnementale, etc. Les problématiques sont nombreuses pour les filières. Mais il y en a une qui sort quelque peu du lot : celle de l’organisation des filières et leur capacité à aller vers l’exportation. Se regrouper pour mieux exporter revient donc sur la table dans ce diagnostic qui n’avait pas vocation à présenter des préconisations. La directrice générale de FranceAgriMer émet néanmoins le souhait que « sa mise en discussion permettra de dégager des actions concrètes ». Et évoque la récente commission internationale mise en place au sein de l’institution !