[Edito] La fin des poudres de perlimpinpin ?
L’industrie agroalimentaire est surveillée de près. Pas une étiquette qui ne soit passée à la loupe d’applications de type Yuka, qui explique ensuite les E150d, E950 et autres E951, et les qualifie de « nocifs ». Des associations consuméristes et certaines ONG, comme Foodwatch particulièrement active depuis quelques mois, vont au-delà des étiquettes, en analysant les produits ou en interrogeant les industriels sur « leurs auxiliaires technologiques ». Rien d’illégal à mettre de la présure dans du comté AOP au lait cru bio, de la résine d’insectes (shellac) sur des pommes rouges Fuji ou encore de la gélatine bovine dans des yaourts. Pourtant, en mettant en avant la présence de ces résidus issus d’animaux, pas toujours mentionnés sur les étiquettes, l’ONG a une nouvelle fois créé le buzz. Et les appels aux signatures de pétitions et autres boycotts se multiplient sur les réseaux sociaux. Alors certes, la filière comté a vite eu la possibilité de se défendre, rappelant que la présure (loin d’être une poudre de perlimpinpin) s’utilise depuis la nuit des temps pour faire du fromage, et d’aucuns de traiter au passage l’ONG d’inculte pour ne pas le savoir. Et le problème est bien là ! Ces ONG, faisant du marketing de la peur leur business, activent l’inquiétude des consommateurs sur le contenu de leurs assiettes, en utilisant leur manque de connaissance général des technologies appliquées dans l’agroalimentaire. Technologies qui seraient forcément utilisées de manière occulte par les industriels. La perte de confiance des Français face aux produits alimentaires industriels se révèle une nouvelle fois là. Et cet exemple souligne l’impérieuse nécessité pour l’industrie agroalimentaire de jouer la transparence sur la composition de ses produits. Composition appelée à se simplifier de plus en plus, malgré le défi industriel que cela représente parfois.