[Édito] Des insectes dans nos assiettes ?
Une première dans l’Union européenne ! Les 27 États membres ont donné leur feu vert pour l’utilisation alimentaire des vers de farine jaunes séchés, sous forme de poudre ou d’insectes séchés, en tant que nouvel aliment. Cette décision fait suite à l’avis de l’Efsa et sera en faveur, dans un premier temps, de la société française Agronutris. Ces dernières années, l’idée que cette consommation humaine d’insectes serait meilleure pour la planète que la consommation de viande fait son chemin dans les esprits. Tant et si bien que le consommateur pouvait déjà s’en procurer, avec un peu de recherches et d’envie, sur Internet ou auprès de certains commerces qui profitaient du flou autour du règlement européen Novel Food. La Commission européenne vient ainsi clarifier une situation ambigüe. Pour autant, est-ce que cette consommation humaine ou animale d’insectes est une solution parmi d’autres à la transition écologique de l’Union européenne ? La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, chargée de ce sujet, semble en être convaincue. À l’occasion de la nouvelle usine d’Ynsect à Amiens le 6 mai, elle déclarait sur son compte Twitter : « Manger des insectes, c’est protéger la forêt amazonienne ! Une solution innovante et écologique pour nourrir les animaux, sans importer du soja du bout du monde. » Alors oui, notre dépendance aux importations de soja, en provenance du Brésil est trop forte. Oui, nous devons redévelopper ces filières en France, mais de là à manger des insectes pour limiter cet impact, il y a un pas que certains Français ne franchiront pas, ou à leurs dépens. La culture française est-elle prête à un tel changement ? Permettez-moi d’en douter !