[Edito] Consommer mieux… le bonheur !
En 2019, 82 % des Français se considéreraient comme assez voire très heureux. Et ils associeraient le bonheur à la nourriture saine, à l’attitude zen, soit au « consommer mieux », aux relations sociales ou encore à la joie. Tels sont les résultats de la dernière étude semestrielle du Crédoc et de Pair Conseil sur les perspectives et tendances de consommation. En 2013, les Français associaient davantage le bonheur aux loisirs, à la possession et au temps libre. Une preuve du changement : les gains de pouvoir d’achat des ménages en 2019, permis par les mesures Macron (+1,6 %), ne se sont pas traduits immédiatement par une augmentation de la consommation. « La progression très forte des préoccupations environnementales, dans un contexte de mobilisation sociale des gilets jaunes et de débats sur la justice sociale, accentue le désir d’une consommation plus responsable et plus juste », explique le Crédoc. Nous évoquions dans notre hebdomadaire du 27 septembre le baromètre 2019 Greenflex-Ademe, selon lequel 37 % des Français déclarent ne plus consommer de produits ou services superflus et 27 % affirment vouloir réduire leur consommation en général. Le Crédoc va dans le même sens en affirmant qu’« une partie des consommateurs, notamment les plus diplômés, souhaitent consommer moins et mieux ». Et pour ne pas voir ses produits balayés par cette nouvelle vague consumériste, l’industrie se doit de devenir de plus en plus transparente sur ses produits. Origine des matières premières, rémunération des producteurs, qualité nutritionnelle des produits, pratiques sociales et environnementales de l’entreprise, voilà toutes les informations susceptibles d’orienter de plus en plus le choix des consommateurs pour leurs achats alimentaires. Tout du moins en ce qui concerne les plus diplômés et aisés (pour une grande frange de la population le prix restera toujours le premier critère). Et si les industriels ne fournissent pas d’eux-mêmes ces données, via Codeonline par exemple, les applications privées se chargeront de le faire, au risque de donner de mauvaises informations. Pour vivre heureux, vivons cachés ! Ce proverbe a vécu dans le monde de l’agroalimentaire.