La publication du rapport de l’USDA a causé une surprise par la révision en hausse de 3 millions de tonnes du stock de blé en fin de campagne. Mais le marché physique reste orienté par la forte demande des pays importateurs, avec des prix toujours fermes.
Période du 8 au 14 septembre. Le conseil céréales de FranceAgriMer du 8 septembre a confirmé les chiffres des premiers bilans prévisionnels indiqués dans notre dernière chronique, notamment la prévision d’exportation record vers les pays tiers de 11 millions de tonnes de blé tendre. Les ventes à l’Union européenne seraient quant à elles réduites de 450 000 t, ce qui limite les conséquences de la ponction de l’exportation sur un marché dont les ressources sont diminuées de 1,1 million de tonnes en raison de la baisse de la récolte. Les autres facteurs d’équilibre des bilans sont la baisse de 800 000 t des utilisations par les Fab et aussi l’importation de blé fourrager de 1,2 Mt en provenance du nord de l’Union européenne et de l’Allemagne où l’abondance exceptionnelle de petits blés se confirme en fin de moisson.
Stock mondial : le blé revu en hausse, le maïs en baisse
La nature a donc bien fait les choses pour la France cette année, avec une large disponibilité en blé de qualité (87 % de la moisson présente d’excellentes caractéristiques pour la panification et l’exportation), la relative pénurie en blé fourrager pouvant être palliée par l’importation.
Outre les bilans de FranceAgriMer, le marché était en attente jusqu’à vendredi 10 septembre, du rapport mensuel de l’USDA (département américain de l’Agriculture) dont la publication a causé une surprise par la révision en hausse de 3 millions de tonnes du stock de blé en fin de campagne par rapport à la prévision d’août, avec 177,8 millions. La production mondiale est en revanche revue une nouvelle fois en baisse (- 2,7 millions) à 684 millions de tonnes. Ces divers ajustements n’ont pas bouleversé le marché physique qui reste soutenu par la forte demande des pays importateurs et dont les prix demeurent fermement orientés en ce début de semaine.
Les prévisions de l’USDA pour le maïs, tablant sur une baisse sensible de la production américaine (- 5,2 Mt par rapport aux estimations d’août) et du stock américain de 4,9 millions de tonnes, a entraîné une vive réaction des cours à Chicago qui ont atteint leur plus haut niveau depuis deux ans.
Sur le marché européen, les importations de maïs maintiennent un rythme élevé ; au 7 septembre, les demandes de certificats d’importation dans l’Union européenne atteignaient 762 000 tonnes, dont la moitié pour la péninsule Ibérique. Mais le maïs français sur le marché intérieur reste compétitif face à un prix élevé du blé.
La hiérarchie des prix est aussi respectée pour l’orge, après un moment d’égarement en début juillet où les cours avaient été propulsés au niveau de ceux du blé. Néanmoins, les cours de l’orge continuent de progresser, tirés par la tendance haussière du blé malgré la révision en baisse de nos ventes à l’UE, mais avec des perspectives exceptionnelles d’exportation vers les pays tiers : 2 millions de tonnes, soit 185 % de plus que pour la dernière campagne.