Des équilibres fragiles
Période du 23 au 28 novembre. La baisse du prix du blé européen et le décrochage de l’euro sont des arguments de compétitivité pour l’origine française et l’on soulignera l’importance des certificats d’exportation délivrés la semaine dernière par Bruxelles : 352 500 tonnes, dont 238 500 tonnes pour la France. Les embarquements dans les ports français ont été particulièrement actifs, notamment vers le Maroc. Les prochains gros appels d’offres – qui ne manqueront pas compte tenu de l’intérêt des importateurs devant la baisse des prix dans les pays exportateurs – permettraient de situer la compétitivité de l’origine France. Car si les acheteurs ne manquent pas, les vendeurs non plus, de la mer Noire aux rives sud-américaines de l’Atlantique.
Cependant, la caractéristique principale du marché reste la fragilité de son équilibre, conséquence de l’instabilité macroéconomique mondiale, la démonstration en étant encore faite avec le redressement relatif des prix dans la perspective d’un prêt du Fonds monétaire international à l’Italie. Car sur le plan des fondamentaux, les données varient peu. Le rapport du Conseil international des céréales (CIC) du 24 novembre a réduit de 1 million de tonnes (Mt) sa précédente prévision de production mondiale qui reste néanmoins, avec 683 Mt, la plus grosse de tous les temps, après 2008. Le CIC a, par contre, revu à la hausse ses estimations de consommation, les portant à 679 Mt, un record, et les échanges internationaux sont réhaussés au niveau très élevé de 135 Mt, conséquence de la forte demande mondiale précitée. La saison s’achèverait sur un stock de 200 Mt, le plus élevé depuis dix ans. La faible capacité de résistance des prix du blé aux aléas boursiers est, dans ce contexte, explicable.
Consolidation des ajustements haussiers
La tendance, en début de semaine 48, a été à la consolidation des ajustements haussiers de fin de semaine dernière. Le sensible redressement des Bourses financières, lundi, a permis de consolider cette reprise modeste des cours du physique avec un blé standard à 177 euros, rendu Rouen. Bien que la demande en portuaire se soit ralentie à cette fin, la rareté de l’offre permet à l’orge fourragère de rester ferme, dans le sillage du blé, alors que le maïs continue de bénéficier d’un bon courant de demande, sur le marché intérieur et dans le Nord de l’Union européenne. Malheureusement, les basses eaux sur le Rhin et la Moselle gênent les chargements vers cette destination et entraînent des surcoûts de transport. Alors que le Sud de l’UE, plus particulièrement la péninsule Ibérique, s’approvisionne en origine mer Noire ; les certificats d’importation de maïs ont atteint, la semaine dernière, le niveau élevé de 193 000 tonnes. Quant aux certificats d’exportation, nombreux eux aussi (150 400 tonnes), ils sont allés essentiellement à la Roumanie.