Des baisses antinomiques
Malgré des volumes d’exportation importants, le colza recule dans le sillage du soja qui a lui-même décroché depuis une semaine. La situation reste confuse dans l’attente du nouveau rapport de l’USDA en fin de semaine.
Période du 29 septembre au 4 octobre. Fermement orienté jusqu’au début de la semaine dernière, le soja a décroché par la suite, partageant le sort des céréales dans le désintérêt des investisseurs pour les matières premières et les prises de bénéfices en fin de mois (et de trimestre). Et ce, alors que les volumes d’exportation demeurent importants. Ils ont battu un nouveau record la semaine dernière, avec 1,7 million de tonnes, et les engagements de ventes des États-Unis atteignent déjà 21 millions de tonnes. Par contre, la pression de la récolte est très en avance puisqu’elle est réalisée à 37 %, en progression de 10 points sur la semaine précédente, et contre 21 % pour la moyenne de ces cinq dernières années.
Le marché de Chicago a aussi traduit dans sa baisse les nouvelles estimations du stock américain dans le rapport du département américain de l’Agriculture (USDA) de fin de mois. Ce rapport prévoit une augmentation du report de soja en fin de campagne, de 9 % par rapport à l’estimation d’août en la portant de 3,76 à 4,11 millions de tonnes.
Le colza subit la baisse du soja
Il faut bien considérer le décrochage du soja comme conjoncturel, ce qui est encore plus probable pour le colza qui a reculé dans son sillage depuis une semaine. La demande en graines françaises de colza reste en effet fondamentalement soutenue compte tenu de la modicité des disponibilités sur le marché européen. Les utilisateurs français eux-mêmes en pâtissent et le recours à l’importation est devenu courant ; la semaine dernière, quelque 32 000 tonnes de colza ont été importés en provenance d’Ukraine.
Malgré ces fondamentaux toujours favorables à la fermeté des prix, le colza s’alignait encore lundi, en clôture sur Euronext, à la tendance baissière du soja dans un marché peu animé.
Outre l’influence de l’orientation baissière du soja, le colza supporte également la pression d’un canola baissier au Canada, conséquence de conditions climatiques plus favorables, et bien que la récolte de canola soit estimée en baisse de 16 % par rapport à l’an dernier, à 10,4 millions de tonnes.
La situation reste donc confuse sur ce marché des oléagineux, les opérateurs espérant que le nouveau rapport de l’USDA en fin de semaine y apportera quelque transparence.
Les prévisions de semis de colza en France pour la récolte 2011 tablent sur la stabilité, tandis qu’en Ukraine on avance toujours une possible baisse des surfaces. La prochaine campagne s’annonce donc encore peu chargée et ne plaide pas pour une baisse des prix à terme.
Si le tournesol fléchit dans la foulée des céréales et du colza, il s’est tenu très fermement au cours de la semaine dernière. Les rendements sont décevants en France et en Espagne et la récolte est laborieuse en Ukraine. Les cours du tournesol se maintiennent à un niveau supérieur à ceux du colza.