Délais de paiement : des dérives inquiétantes de la part des grandes entreprises
Selon le rapport de l'Observatoire des délais de paiement, les délais de paiement restent élevés du fait des problèmes d'approvisionnement et des hausses de prix des matériaux et des matières premières.
Selon le rapport de l'Observatoire des délais de paiement, les délais de paiement restent élevés du fait des problèmes d'approvisionnement et des hausses de prix des matériaux et des matières premières.
Selon le rapport annuel de l'Observatoire des délais de paiement qui vient d'être remis au ministre de l'Economie et des Finances le 24 juin, la normalisation des délais de paiement constatée fin 2020 après le début de la pandémie s'est poursuivie en 2021.
Encore des retards en moyenne de 12,4 jours
Pour autant, le niveau des retards de paiements n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant la pandémie. Sur la base des données Altares, dans le contexte de problèmes d'approvisionnement et de hausses de prix des matières premières et de certains matériaux, les retards de paiement au quatrième trimestre 2021 étaient encore en moyenne de 12,4 jours, soit un jour de plus qu'avant la début de la pandémie.
" En fin d’année 2021, le secteur de l’hébergement-restauration affichait encore plus de 20 jours de retard en moyenne, chiffre à peine inférieur d’un jour comparé à son point le plus haut pendant la pandémie (21,2 jours au troisième trimestre 2020)", note le rapport.
Les grandes entreprises sous surveillance
Sur la base des données Banque de France, les délais de paiement sont restés stables en 2020 à 43 jours de chiffre d'affaires pour les délais clients et 49,4 jours d'achats pour les délais fournisseurs. Pour autant, le rapport souligne que "la crise sanitaire et ses conséquences économiques n'a pas été neutre : la baisse des délais amorcée les années précédentes a été interrompue".
Par ailleurs, la pandémie a accentué des comportements anormaux, dont le rapport se fait écho. Cette année, "les comportements de paiements de grandes entreprises restent très préoccupants", pour les observateurs. Leur délai moyen de paiement fournisseur n'a cessé d'augmenter depuis 2019 et seules 41% d'entre elles paient à l'heure, contre 75% des PME, indique l'observatoire.
"A titre indicatif, en l'absence de retards, les PME récupéreraient 12 milliards d'euros de trésorerie et les ETI 4 milliards d'euros, dont 9 milliards d'euros dus par les grandes entreprises et 7 milliards d'euros par les autres agents économiques", détaille le rapport de l'observatoire.