Début d'année difficile
Janvier est toujours synonyme de baisse des cours des œufs, quand l'offre est abondante après les retards liés aux fêtes et que la consommation des ménages est limitée. Cette année n'a pas échappé à la règle. La lourdeur du commerce semble avoir été accentuée par un marché européen peu porteur. L'Espagne a vu ses contrats avec les États-Unis révoqués et se montre agressive pour trouver d'autres débouchés. En France, les réformes ont été décalées, ce qui a contribué à alourdir l'offre. Le marché de la poule est en effet bouleversé. Alors que l'an dernier, les éleveurs pouvaient obtenir plus de 30 ct/kg pour leurs réformes, cette année le prix moyen est proche de 5 ct/kg, et certains éleveurs sont même amenés à assumer les coûts de transport.
En poule, pas d'amélioration attendue au premier trimestreL'Afrique, premier débouché, est engorgée, depuis que le Nigéria, principal acheteur via le Bénin, a diminué ses importations de volailles congelées l'été dernier. Tous les pays européens, qui expédient les poules vers l'Afrique, ont vu leurs stocks s'accumuler. Alors que certains exportateurs français tentaient de diversifier leurs débouchés, la grippe aviaire a donné un nouveau coup à la filière. L'Afrique du Sud puis la semaine dernière le Congo ont fermé leurs frontières aux volailles françaises. Certes, un flux d'échanges se rétablit au Nigéria, mais la quantité de marchandises européennes à écouler fait pression sur les prix de la viande, qui atteindraient environ 45 ct/kg sur place, soit « à peine de quoi couvrir le transport et les frais d'abattage », selon un opérateur français. V. Pinson