Culture Viande veut redonner ses lettres de noblesse au produit
Pour les entreprises d’abattage-découpe, l’heure n’est plus à la constatation mais à l’action, pour infléchir la déconsommation de viande.
Lors de son assemblée générale, le 17 octobre dernier, Culture Viande a fait le choix de ne pas s’attarder sur les chiffres de la déconsommation de viande pour concentrer ses réflexions sur « ce que veulent les consommateurs ». Pour le syndicat regroupant les principales entreprises d’abattage, de découpe et de transformation des viandes la réponse tient dans la notion de « qualité ». Animal bien élevé, viande goûteuse et bien préparée, bonne pour la santé et la planète, solutions adaptées aux nouveaux modes de consommation sont autant de critères recherchés par les consommateurs.
Des qualités d’autant plus importantes à valoriser que le contexte anti-viande se renforce. « Pour l’heure, considérons que cette démarche (celle des associations vegan, ndlr), potentiellement très dangereuse, nuit surtout plus en termes d’image que de volumes, mais elle en rajoute aux crises sanitaires, aux scandales agroalimentaires et aux évolutions sociétales », a déclaré Jean-Paul Bigard, président de Culture Viande, dans son discours de clôture.
Nous aimerions que certaines appellations soient réservées aux produits d’origine animale
L’occasion pour le syndicat de rappeler les actions qu’il mène en coopération avec d’autres organisations du secteur pour que les produits végétaux ne s’approprient pas les appellations de l’univers viande. « D’autres pays y travaillent aussi. Nous aimerions que certaines appellations soient réservées aux produits d’origine animale, comme l’a décidé l’Union européenne pour le lait », indique Paul Rouche, directeur délégué de Culture Viande.
Levée de l’embargo chinois
Le syndicat est par ailleurs revenu sur l’ouverture du marché chinois aux viandes bovines françaises, effectif depuis le 3 mars. « Les entreprises ont reçu et renvoyé le questionnaire chinois fin septembre. C’est une première étape. Nous espérons maintenant que les audits auront lieu en 2019 avec un début d’export effectif fin 2019-début 2020 », a précisé Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande. Le syndicat s’est aussi réjoui de la publication prochaine, prévue début novembre, d’un règlement européen autorisant le transport des carcasses à une température supérieure à 7 °C à cœur.