[Edito] Créer un élan positif pour l’avenir
Petit à petit, les libertés regagnent du terrain alors que l’épidémie de Covid-19 s’estompe en France. Le temps de l’urgence sanitaire laisse progressivement place à celui de la réflexion. L’occasion, comme ce 500e numéro des Marchés Hebdo, de faire un premier bilan et de dresser des perspectives pour l’agroalimentaire. La période du confinement a remis le secteur au premier plan et lui a octroyé un regain de confiance auprès des consommateurs. Si les entreprises ont durant plusieurs semaines concentré toute leur énergie pour nourrir la France confinée, elles peuvent désormais tenter de transformer cette rude expérience en élan positif pour les prochaines années. La période a révélé des points forts : la maîtrise de la sécurité sanitaire, l’engagement sans faille des salariés de l’agroalimentaire et une capacité d’adaptation très forte. Des points faibles ou d’amélioration se sont aussi fait sentir dans les domaines logistiques et du sourcing de la matière première, surtout pour les PME. Nombre d’entreprises ont pris conscience qu’elles devaient reprendre la main sur la logistique qu’elles ont largement déléguée et dont elles maîtrisent peu les coûts, visiblement voués à augmenter. Dans les dix ans qui viennent, elles devront trouver des solutions en la matière. Durant le confinement, les industriels qui s’en sont le mieux sortis sont par ailleurs ceux qui maîtrisaient le mieux leurs approvisionnements (de manière intégrée ou via une construction de longue date des filières locales). Un modèle qui va certainement s’imposer à l’avenir. Si l’achat français semble avoir encore gagné des points pendant la crise, l’ensemble des acteurs de la filière doivent aussi revoir l’innovation et leurs gammes pour proposer à chaque ménage des produits de qualité accessibles à leur portefeuille. Un travail sur la segmentation très intéressant s’annonce avec la crise économique qui se profile. Un objectif commun qui devrait rassembler agriculteurs, transformateurs et distributeurs pour les mois et années à venir. Et si on enterrait définitivement la hache de la guerre des prix pour mieux construire l’avenir ?