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Poulet importé : “la souveraineté alimentaire est toute autant française que communautaire”

Le poulet français est particulièrement touché par les importations car la France a perdu sa place de leader alors que nos voisins européens ont fortement investi dans le développement de la filière. 

© Antoine Schibler

“L’un des éléments de la crise agricole actuelle est le fait que, si en France le concept de souveraineté alimentaire repose légitimement sur la souveraineté européenne, il intègre avec certains excès les accords internationaux signés”, regrette Yves Le Morvan, responsable filières et marchés au sein du think tank Agridées. “Conformément au traité de Lisbonne, Bruxelles prend des décisions mais les pays communautaires ont leurs mots à dire puisque la politique agricole est une politique à “compétences partagées””, insiste Yves Le Morvan. Pour autant “il ne s’agit pas de fermer les frontières. Nous demandons une régulation des importations, une protection contre les importations agressives au niveau des prix et des quantités”, explique le responsable filières et marchés. “Il faut soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe mais pas aux dépens économiques de notre filière".  

Lire aussi : Poulet importé d’Ukraine : « Il est difficile de nous accuser de déstabiliser le marché » 

Investir dans la valeur production  

“ Si on me demande ce que j’attends de la réunion aujourd’hui à Bruxelles, je dirais l’investissement dans la “valeur production”. Il est important de soutenir les politiques d’investissement dans le secteur agricole”, nous répond Yves Le Morvan. C'est en partie la stratégie à laquelle la Pologne a eu recours dès son entrée dans l’Union européenne (UE) en 2004.La Pologne a plus que triplé sa production de poulet en 20 ans. C’est aujourd’hui un concurrent redoutable. Elle est aujourd’hui le premier exportateur de l’UE”, explique Yves Le Morvan. L'Allemagne, sur la même période, a également doublé sa production. “Les industriels allemands se sont robotisés et le coût du travail y est aussi moins élevé que chez nous”, ajoute le responsable du think tank. "A l’inverse en France, en 20 ans, la production n’a que faiblement augmenté, signe de la fragilité de la filière et du manque de soutien”, constate Yves Le Morvan.  

Lire aussi : Mercosur : poulet, ovoproduit quels risques pour l’aviculture française ?  

 

Lire aussi : Importations ukrainiennes : Bruxelles ouvert au plafonnement sur certains produits agricoles sensibles 

“Pour un plan de relance productivité. Il est plutôt question d’investissement dans des outils plus récents, plus durables dans l’ensemble de la chaîne de production”, nuance Yves Le Morvan. “Au cours de la décennie 2010-2020, alors que la filière française se consolidait au lendemain de la fin des restitutions, les pays voisins ont augmenté leur production de poulet et la France a perdu sa place prédominante. Notons que dans le même temps, la consommation a progressé. Il n’est pas normal qu’elle profite aujourd'hui qu’à l’importation, conclut Yves Le Morvan.  

Lire aussi : Pourquoi le poulet brésilien inquiète la filière française 

 Lien vers l’étude réalisée par Agridées :  Souveraineté alimentaire ? Le cas poulet 

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