[Edito] Changer de paradigme
Le contexte des relations commerciales 2022 est inédit à plus d’un titre. D’un côté, la hausse des coûts de production ne s’amoindrit pas, que ce soit en matières premières agricoles qu’en autres intrants (emballages, énergie, transport), de l’autre côté, le cadre juridique a évolué, et ce, dans un temps record. Le début des négociations commerciales a ainsi été tardif. Et le temps de comprendre l’ampleur des enjeux qui se jouent derrière ce nouveau texte, que beaucoup ont d’ailleurs encore du mal à appréhender tant il est complexe, certains distributeurs ont déjà désigné à la vindicte populaire les industriels et leurs hausses démesurées, considérant que le pouvoir d’achat doit être préservé coûte que coûte. Clairement, le maillon industriel de la chaîne alimentaire ne peut pas se permettre de vivre une neuvième année de déflation. Les consommateurs sont multiples. Il y a tant d’autres dimensions désormais à prendre en compte que le seul prix pour les attirer : l’innovation, la durabilité, la qualité… Il est plus que temps de changer de paradigme dans les relations fournisseurs-distributeurs pour que quelques centimes d’euro nécessaires à la vie d’une entreprise ne continuent pas à être chaque année un drame national.