C’est le moment d’innover
La tempête économique qui secouait les pays occidentaux depuis 2008 semble se calmer et la polarité des marchés financiers évolue, si l’on en croit les économistes qui s’expriment ces derniers jours dans la presse économique et généraliste. Les puissants Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et autres pays émergents comme la Turquie et l’Indonésie seraient en difficultés, confrontés à un ralentissement de leur économie. Dans un effet de balancier, le moral des Européens, ou tout du moins des Français, s’améliore. Les entreprises agroalimentaires, incitées depuis plusieurs mois à tenter l’aventure du grand export, doivent-elles pour autant se concentrer à nouveau sur le marché intérieur ? La consommation des ménages français se tient plutôt bien depuis le début de l’année (voir La faible inflation a soutenu la consommation). Les distributeurs diront que c’est grâce à leurs efforts pour maintenir une inflation à bas niveau. Ce qui serait en partie vrai, en dépit des graves dégâts que la guerre des prix a pu provoquer dans les comptes de résultat des industries agroalimentaires. La pression sur les prix alimentaires n’est pas prête de s’alléger. En parallèle, les Français touchés par la problématique du gaspillage alimentaire semblent limiter leurs achats en volume, et s’orienter vers des contenants plus petits. La bonne nouvelle des sept derniers mois vient néanmoins du fait que les ménages apprécient à nouveau l’innovation en matière alimentaire et n’hésitent désormais plus à s’orienter vers des produits plus valorisés. La grande distribution remet du service en magasins et recapitalise sur les rayons traditionnels. L’industrie de la première transformation, pénalisée par des baisses de volumes, pourrait en profiter pour proposer des produits à la coupe, plus différenciés, plus haut de gamme. La deuxième transformation, quant à elle, pourrait accompagner la tendance du « retour en cuisine » qui ne se dément toujours pas. C’est le moment d’innover !