Bovins maigres
Broutards : pourquoi les envois français ont baissé en début d’année ?
Demande hésitante, changement de circuit et surtout baisse de l’offre pénalisent les exportations françaises de broutards.
Demande hésitante, changement de circuit et surtout baisse de l’offre pénalisent les exportations françaises de broutards.
La France a exporté 174 300 broutards en janvier et février, rapporte Agreste, c’est 8,2 % de moins que sur la même période de 2021. Les ventes de broutards légers sont particulièrement en retrait (-15 %) tandis que celles d’animaux lourds se maintiennent davantage.
L’Espagne moins aux achats
En effet, c’est l’Espagne qui est moins aux achats : le nombre d’animaux ayant traversé les Pyrénées a reculé de plus de 31 % en février ! Or l’Espagne achète particulièrement des animaux légers de moins de 160 kg. Mais le secteur de l’engraissement espagnol est confronté à l’envolée des coûts de production et est donc en retrait en ce début d’année. Les intégrateurs espagnols privilégient les achats de veaux d’élevage (+12,7 %), moins chers.
Nos envois vers l’Italie se sont maintiennent difficilement (-1 % en février) tandis que l’Algérie restait au rendez-vous t redevenait une destination régulière (9 700 animaux, +34 %). Néanmoins la flambée des coûts de l’alimentation animale depuis la guerre en Ukraine inquiète les acheteurs du Maghreb et les ventes diminuent depuis.
Une baisse structurelle de l’offre
Mais la baisse de nos exportations s’explique aussi et surtout par le recul du cheptel allaitant français. L’Idele observe ainsi que « la baisse des naissances allaitantes observée au 1er semestre 2021 a fortement réduit les disponibilités en broutards ». Cette baisse des naissances est à relier avec le recul des effectifs de femelles (-2,9 % au 1er mars selon l’Idele). Depuis juillet dernier, il y a eu 3,7 % de naissances de veaux allaitants par rapport à la précédente campagne, soit 86 000 animaux de moins.
Davantage d’animaux restent en France
C’est surtout en Charolais que les exportations reculent (-13 %), davantage qu’en Limousins (-8 %), pour un total en baisse de 9 % sur les 11 premières de l’année, selon les données de SPIE communiquées par l'Idele. Car les opérateurs français incitent à remplir les ateliers d’engraissement, après plusieurs mois à devoir gérer des difficultés d’approvisionnement.
Et côté prix ?
Les cotations des broutards Charolais ont continué de s'envoler en mars puis en avril tandis que la tendance était à la stabilisation pour les autres races.