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Marché mondial
Comment se porte la filière bovine au Brésil ?

La production de viande bovine au Brésil devrait augmenter cette année, malgré de nombreuses incertitudes notamment sur les coûts de production. Le géant devrait gagner des points à l’export.

Les exportations brésiliennes de viande bovine devraient progresser de 12 % en 2022
Les exportations brésiliennes de viande bovine devraient progresser de 12 % en 2022
© Feliphe Schiarolli

Le cheptel bovin progresse au Brésil, avec une production attendue à 53,3 millions de têtes en 2022 par l’USDA, soit 2,5 % de plus que l’an dernier. Les prix élevés des animaux en 2021 ont poussé les éleveurs à produire davantage. Néanmoins plusieurs éléments plombent le secteur.

Les six facteurs qui pénalisent la production de bœuf au Brésil

  1. Une demande locale terne : L’économie brésilienne a été durement touchée par la pandémie de Covid-19 et la demande des consommateurs s’est tournée vers des protéines moins onéreuses comme la volaille. Les prix de détail élevés ont contribué à freiner les dépenses des ménages.
  2. Des taux de change fluctuants : Le real brésilien a chuté dans le sillage de la pandémie, perdant 38 % de sa valeur depuis 2020. Si un real faible est un atout pour l’exportation de viande, c’est une faiblesse pour les producteurs qui doivent débourser davantage pour leurs intrants, notamment les engrais, qui sont importés.
  3. L’état du cheptel : le cheptel bovin brésilien est en phase de recapitalisation, les disponibilités étaient donc limitées en 2021 car les animaux étaient placés à l’engraissement. Les abattages ont reculé de 7 % l’an dernier. Néanmoins ces animaux pourront être vendus en 2022 d’où un rebond attendu de la production.
  4. La météo : Le phénomène climatique de la Ninã a eu lieu en 2021 et devrait avoir des effets encore cette année. Sécheresse au sud et pluies trop abondantes dans le centre et le sud-est ont conduit à des pertes de fourrages et de bétail. L’USDA estime que la Ninã devrait encore avoir des effets négatifs en 2022 mais moindres qu’en 2021.
  5. Flambée des couts de production : le Brésil n’est pas épargné par les conséquences de la guerre en Ukraine qui engendre une hausse des prix de l’alimentation animale, des engrais, des pesticides et du carburant.
  6. Risques sanitaires : L’USDA juge qu’une zoonose au Brésil est peu probable mais que ce n’est pas un risque négligeable. En 2021, le pays a ainsi détecté deux cas atypiques d’ESB (maladie de la vache folle). Ce qui s’est traduit par un embargo chinois pendant 102 jours et des pertes de 1 à 2 milliards de dollars pour la filière bovine brésilienne.

Vers un rebond de la production de viande bovine au Brésil

La production de viande bovine devrait atteindre 9,85 millions de tonnes équivalent carcasse en 2022, soit 3,7 % de plus qu’en 2021. Les disponibilités seront plus abondantes et les prix incitatifs.

Pour autant la consommation ne devrait progresser que de 1,1 % à 7,31 millions de téc (tonnes équivalent carcasse). A cause de la pandémie et du ralentissement économique qui s’en est suivi, la consommation de viande bovine a Brésil a chuté à des niveaux qui n’avaient plus été vus depuis 1996. En 2021, un Brésilien a consommé 26,9 kg viande, c’est 8 % de moins qu’en 2020. La part du bœuf dans la consommation de viande est passé de 34 % à 29 % après la pandémie, tandis que le poulet a gagné 3 points à 52 % et le porc 2 points à 19 %.

Des perspectives positives à l’export

Les exportations brésiliennes de viande bovine devraient bondi de 12 % cette année grâce à la bonne demande internationale.

26,4 % de la production devrait ainsi être exporté contre 24,4 en 2021. L’an dernier, les exportations brésiliennes ont chuté de 8,9 % en volume mais progressé de 8,6 % en valeur du fait de la hausse des prix mondiaux. La Chine avait acheté 43 % des envois brésiliens, devant les États-Unis et Hong Kong (8 % chacun).

Comme la Chine a rouvert son marché au bœuf brésilien, les envois sont attendus en progression cette année. La Chine importe principalement de la viande réfrigérée. En Europe, c’est l’Italie qui est le premier acheteur de bœuf brésilien, avec 29 000 téc en 2021, devant le Royaume-Uni, 22 300 téc.

Le Brésil est le cinquième exportateur d’animaux vifs du monde. Ses envois avaient chuté de 69 % en 2021 faute de disponibilités et du fait des prix élevés. Ils devraient progresser de 40 % cette année sous l’effet d’une bonne demande. Les principaux acheteurs de bovins vifs brésiliens sont : la Turquie, l’Irak, le Liban, l’Egypte et l’Arabie saoudite, avec un développement des ventes vers le Vietnam mais aussi le Danemark en 2021.

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