Brésil : l’identité des propriétaires terriens « esclavagistes » tenue secrète
Le gouvernement du président conservateur brésilien Michel Temer se montre réticent à republier la liste des employeurs coupables d'esclavage moderne. Ce rapport semestriel a disparu il y a deux ans suite à un imbroglio judiciaire. Pour Leonardo Sakamoto, fondateur de l'association Reporter Brasil, qui enquête sur le sujet, il est évident que le gouvernement le « en raison des pressions du pouvoir économique incarné par la construction civile ou l'agrobusiness », dénonce-t-il à l'AFP. La base parlementaire du gouvernement Temer compte en effet sur le soutien d'élus qui appartiennent au lobby des grands propriétaires terriens. La commission pastorale de la terre (CPT), association liée à l'Eglise catholique, a déposé une plainte à la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), où elle déplore que des jeunes de 15 à 30 ans quittent des quartiers pauvres pour se retrouver « sans salaire, sous-alimentés et logés de façon précaire » dans des plantations de soja, de sucre ou dans des mines.