Exportation
Asie du Sud-Est : des opportunités pour les secteurs laitiers et porcins
Encore très dépendante des importations en produits agricoles et en pleine croissance économique, l’Asie du Sud-Est est une manne pour les exportateurs européens surtout sur les marchés laitiers et porcins.
Encore très dépendante des importations en produits agricoles et en pleine croissance économique, l’Asie du Sud-Est est une manne pour les exportateurs européens surtout sur les marchés laitiers et porcins.
« L’Asie du Sud-Est reste une région du monde en pleine croissance économique et démographique. Elle recèle de belles opportunités pour les exportateurs européens », a indiqué Francesco Branchi du bureau d’étude italien du marché laitier, Clal, lors d’un webinaire sur les opportunités pour le secteur agroalimentaire en Asie du Sud-Est. L'analyse du Clal, axée sur la Chine, Hong Kong, l'Indonésie, le Japon, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Corée du Sud, la Thaïlande et le Vietnam, a révélé que l'Asie du Sud-Est peine toujours à être autosuffisante, ce qui pousse ces pays à importer massivement.
Porc et produits laitiers de l’UE
« Si on combine la valeur des importations en produits laitiers, viande porcine, céréales et oléagineux, l’Asie du Sud-Est pesait pour 53 % de la valeur mondiale en 2020, soit environ 144 milliards de dollars et 301 millions de tonnes. Le géant chinois reste le moteur de croissance des importations », analyse Francesco Branchi. Dans le total importé par les pays précités, la valeur en provenance de l’Union européenne représentait 23 milliards de dollars, soit une progression de 23,6 % sur un an.
Touchée de plein fouet par la peste porcine africaine (PPA), cette région du monde a surtout importé de la viande porcine en provenance de l’UE l’an dernier (à 11,8 milliards de dollars, soit un bond de 46,3 % en un an). Toutefois, au premier semestre 2021, la hausse totale des importations origine UE a été plus modérée (+8,9 % à 12 milliards de dollars) avec une progression de seulement 12,8 % en viande porcine, ce qui reflète notamment le rétablissement du cheptel porcin chinois.
Le marché laitier en pleine croissance
L'autosuffisance des pays du sud-est asiatique est de seulement 66,4 % en produits laitiers ; ces derniers ont été le deuxième produit le plus importé de l’UE en 2020. Si les pays du sud-est asiatique n’en sont pas de grands consommateurs, les taux de croissance de la consommation y sont bien plus élevés que dans d’autres coins du monde. Ainsi, en 2020, la consommation par habitant a bondi de près de 10 % sur un an aux Philippines ou encore de 3,8 % en Chine, alors qu’elle est restée quasi stable dans l’UE à 28 (+0,3 %) ou a reculé aux États-Unis (-1 %).
Des tendances qui laissent envisager de bonnes occasions pour les exportateurs, comme la Nouvelle-Zélande qui se place à la première place du podium des fournisseurs (36 % des importations), suivi de près par l’UE (34,5 %). Au premier semestre 2021, les achats de ces pays ont progressé de 16,4 %, tirés principalement par la demande chinoise.
La poudre de lait entier reste le produit le plus importé avec une croissance de 16,6 % au premier semestre. Stimulée par le rétablissement du cheptel porcin, la demande en poudre de lactosérum, deuxième produit laitier le plus acheté, a explosé de 24,1 % au même moment. Cependant, ce sont surtout les produits finis qui ont le plus augmenté : +37,7 % pour le lait liquide, +12,5 % pour le fromage, +49,4 % pour la crème et +14,2 % pour le beurre, grâce notamment à la hausse du pouvoir d’achat des consommateurs asiatiques qui oriente la demande vers des produits à plus grande valeur ajoutée.