Après le Brexit, l'Écosse veut renforcer ses liens avec la France

Quelques mois après le vote britannique en faveur de la sortie de l’Union européenne, l’industrie agroalimentaire écossaise rappelle sa volonté de continuer à commercer avec la France. Entretien avec Cameron Sutherland, le directeur alimentation et boisson du bureau français de Scottish Development International, l’agence chargé de la promotion des produits écossais.
Les Marchés Hebdo : Quelle influence le Brexit peut-il avoir sur les relations commerciales entre l’Écosse et la France ?
Cameron Sutherland : La France est un partenaire commercial très important pour nous puisqu’il s’agit de la première destination des exportations écossaises. Nous y avons exporté pour 288 millions de livres sterling de produits alimentaires en 2015, dont 73 % proviennent du saumon et des fruits de mer, et pour 434 millions de livres sterling de boissons. Nous avons des relations bien établies avec les distributeurs français de la grande distribution et de la restauration. Nous ne connaissons pas encore les conséquences du Brexit sur les négociations commerciales – l’Écosse a d’ailleurs exprimé son souhait de rester dans l’Union européenne –, mais il est important pour nous, plus que jamais, de renforcer nos liens avec la France.
LMH : Quelles actions menez-vous auprès de vos clients français ?
C. S. : Nous travaillons beaucoup à développer de nouveaux contacts dans le secteur de la restauration, auprès des chefs étoilés et des réseaux de distribution de la restauration et de l’hôtellerie. Nous avons d’ailleurs accueilli 23 Maîtres cuisiniers de France en octobre dernier pour leur faire découvrir la gastronomie écossaise, et nous étions présents au Sirha. Nous étions également partenaires du concours national du meilleur apprenti Cuisinier de France, en décembre 2016, où les candidats devaient cuisiner des darnes de saumon d’Écosse label Rouge, un filet d’agneau Scotch Lamb et des huîtres et des coquilles Saint-Jacques d’Écosse.
LMH : Quels produits écossais sont recherchés par les Français ?
C. S. : Notre industrie agroalimentaire est tournée vers les produits de qualité. Elle est très attentive au développement durable et au respect de l’environnement et bénéficie d’une bonne image auprès des Français. Nous exportons beaucoup de whiskys et de bières, en particulier celles issues de petites brasseries artisanales. Le saumon label Rouge, qui est le premier produit étranger à avoir obtenu ce label, fête cette année ses 25 ans. Avec une production de 7 469 tonnes en 2015, il représente 4 à 5 % de la production totale de saumons d’Écosse. Nous avons également une grande diversité de fromages, des bleus, des cheddars, des brebis… J’espère qu’ils pourront bientôt obtenir une appellation d’origine protégée.