Antibiorésistance : des « résultats très probants »

Les Marchés Hebdo : Comment progresse l’élevage contre l’antibiorésistance ?
Jean-Yves Madec : Les résultats présentés aux rencontres scientifiques de l’Anses le 13 novembre sont très probants. Le plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire de 2012 à 2017 s’est traduit par une réduction de 37 % de l’exposition des animaux aux antibiotiques, toutes catégories confondues, et de 80 % de l’exposition aux antibiotiques critiques.
LMH : Qu’espérer du règlement européen en cours d’adoption ?
J.-Y. M. : Ce règlement encadre l’usage de tous les médicaments vétérinaires, dont font partie les antibiotiques. J’y vois plusieurs avancées. Premièrement en matière de promoteurs de croissance, les antibiotiques à des fins de croissance étant interdits dans l’UE depuis 2006, ce règlement introduit la règle de réciprocité : les viandes importées ne doivent pas provenir d’animaux en ayant consommé ; c’est extrêmement intéressant. Autre avancée, la Commission pourra réserver des usages médicamenteux à la médecine humaine. L’innovation est encouragée, notamment par l’allongement des périodes de protection et une meilleure protection commerciale des antibiotiques ou de leurs alternatives. Enfin, les traitements préventifs d’individus ou de groupes d’animaux sont fortement restreints ; d’après un rapport de l’Anses de 2014, ces pratiques engendrent bien des antibiorésistances.