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Alimentation animale : pourquoi les prix du soja pourraient flamber fin 2024

Si le règlement européen sur la non déforestation importée (RDUE) est clair quant à ses objectifs, le manque de précision sur son application fait craindre une tension sur les prix du soja importé après le 30 décembre 2024 car les importateurs ne s’engagent pas sur les cotations après cette date. 
 

graines de soja
Le réglement européen contre la déforestation importée perturbe le marché du soja, l'alimentation animale manque de lisibilité.
© Réussir

Les fabricants d’aliments pour animaux, qu’ils soient coopératifs ou privés, aimeraient en savoir plus sur les modalités d’application du règlement européen contre la déforestation importée, le RDUE. Publié le 9 juin 2023, il doit en effet entrer en application le 30 décembre 2024.

Lire aussi : Non déforestation, l’incertitude accentuée par les élections

Pas de cotations soja disponibles pour 2025

 Or, les acheteurs de la nutrition animale n’arrivent pas à obtenir des cotations pour du soja importé après le 31 décembre. Pourtant, surtout en volailles, l’un des segments les plus consommateurs de soja, les opérateurs sont en train de démarrer les plannings pour le premier trimestre et auraient besoin de réduire l’incertitude, toujours source de volatilité alors que les prix de leurs approvisionnements recommencent déjà à monter. 

Lire aussi : L’accord européen contre la déforestation en 7 questions

Dans un communiqué du 6 juin, La Coopération Agricole « alerte sur les impacts potentiels du retard des conditions d’exécution de cette règlementation sur l’élevage et sa chaîne d’approvisionnement en France ». Le Snia, qui a également publié un communiqué ce jeudi 6 juin, « alerte les autorités sur l’urgence de clarifier les conditions de son application dans les plus brefs délais ».

La prudence est de mises sur le marché du soja

La temporalité est importante avec le renouvellement du Parlement européen puis celui de la Commission européenne qui pourraient reporter d’autant les précisions exigées par les importateurs. Du côté de ces derniers, la prudence est en tous cas de mise quant aux offres de prix. 

Quels documents pour certifier des produits sans déforestation ?

Si les importateurs se sont déjà engagés dans la voie de la non déforestation dans les pays d’origine, ils estiment ne pas avoir pour l’instant assez d’informations sur les modalités concrètes du nouveau règlement, notamment les documents exigés avec les produits (quelle définition du lot, quelle fréquence d’information etc), donc les contrôles et les risques de pénalité associés. Il est ainsi mentionné une pénalité possible de 4% du CA de l’importateur. La Commission européenne insiste pourtant sur la foire aux questions publiées sur son site et estime que tout est bien indiqué.

Lire aussi : Soja importé : quel objectif entre Earthworm Foundation et Louis Dreyfus Company

Quant aux fabricants d’aliments pour animaux français, ils se sont dès 2022, engagés sur la voie de la zéro déforestation importée pour le 1er janvier 2025 mais en privilégiant le mass balance et non la traçabilité à la parcelle d’origine retenue par l’UE. 

Sur les marchés, la remontée des cours des matières premières retarde assez naturellement la demande de prix pour janvier mais l’impatience commence à se faire sentir chez les acheteurs. La France importe en effet toujours autour de 3 millions de tonnes de soja par an, sa production (environ 300 000 t/an) ne suffisant clairement pas. 

Lire aussi : Premier envoi vers l’Europe de soja argentin certifié « sans déforestation »

La viande bovine aussi concernée par le RDUE

Outre le soja, le nouveau règlement européen liste 7 produits qui ne doivent pas avoir causé de déforestation : café, cacao, caoutchouc, huile de palme, soja, bœuf et bois ainsi que de leurs produits dérivés (cuir, charbon de bois, papier imprimé). Il est déjà prévu qu’il évolue afin d’intégrer plus d’espaces à protéger (notamment les zones dites « converties » comme dans le Cerrado brésilien), et plus de productions avec peut-être la volaille et le maïs. L’idée serait en effet de protéger nos productions animales européennes d’un surcout que les volailles importées n’auraient pas supporté. 

Pour l’instant la Coopération agricole insiste : « le règlement inclut également dans son périmètre la production bovine qui se retrouve aujourd’hui dans l’incertitude pour commercialiser les bovins nés et élevés en France à partir de janvier 2025, puisqu’elle devra justifier de systèmes d’élevage non déforestants alors même que le secteur est doté de systèmes de traçabilité reconnu ».

 

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