VOLAILLE DE CHAIR
Les Volailles fermières d’Auvergne s’ouvrent des portes en Europe
Élevées sans antibiotiques, personnalisées à travers un QR code, nourries aux céréales et au soja de France, les volailles label Rouge sous IGP Auvergne progressent.
En Auvergne, environ 40 % des volailles de chair sont élevées selon le mode fermier, sous cahier des charges label Rouge ou AB (10 % des têtes), dans des fermes d’où l’élevage avicole standard est absent. Le terroir auvergnat engendre annuellement environ 10 millions de volailles, en majeure partie label Rouge sous indication géographique protégée (IGP). La répartition par espèces reflète la consommation : 80 % sont des poulets blancs ou jaunes, 12 % des pintades ; les autres sont des poulardes, chapons et dindes pour les fêtes de fin d’année.
La commercialisation passe essentiellement par Arrivé Auvergne, du groupe LDC, à destination essentiellement des grandes surfaces de France (plutôt de la région parisienne et des régions de l’Est). Trois autres abatteurs se partagent le marché des grossistes et bouchers-volaillers : Allier Volailles, André Volailles (spécialisé dans la certification kasher) et Sedivol.
Des poulardes jaunes pour les fêtes
La filière a peu souffert de la fermeture des restaurants en 2020. Elle a notamment poursuivi la progression des mises en place de poussins chez les éleveurs référencés, d’environ 6 %. Elle a ralenti sa diminution des mises en place de pintadeaux : de 1,36 % après une régression de 5,21 % entre 2018 et 2019. Elle a maintenu son niveau de production de chapons à 92 400 pièces après l’avoir augmenté de 13 % de 2018 à 2019. Alors que 2019 avait vu décroître la production de poulardes et dindes fermières, les démarrages de ces volailles festives se sont rétablis à près de 28 000 poulardes et plus de 17 000 dindes.
Le Syndicat des volailles fermières d’Auvergne (Syvofa) fait part de son intention de mieux promouvoir la pintade fermière et la poularde, lesquelles ne seront plus uniquement à chair blanche pour la fin 2021, mais aussi de chair jaune.
Trois organismes de production
« Nous avons quarante à cinquante poulaillers de plus chaque année, se félicite Patricia Nifle, directrice du Syvofa. Ce sont des éleveurs fermiers qui s’agrandissent ou des jeunes qui entrent dans la filière, souvent en complément d’activité. » Trois organismes de production qui planifient les mises en place et commercialisent les volailles auprès des abatteurs : Force Centre, qui dépend de la coopérative céréalière Axéréal, et deux fabricants d’aliments que sont Socalim Sanders Centre Auvergne et Atrial de la coopérative céréalière Eurea.
Pionnière de l’élevage sans antibiotiques puisqu’elle s’y est engagée dès 2007, la filière des Volailles fermières d’Auvergne profite amplement de cette allégation, selon Marc Saulnier, président du Syvofa et directeur d’Arrivé Auvergne. Celle-ci lui a ouvert des marchés pour la volaille IGP en Belgique, en Scandinavie et en Roumanie ; les trois principales destinations à l’exportation qui représente 2,5 % du volume.
Le QR code sur l’emballage, qui renvoie à l’éleveur qui a produit la volaille, est aussi un puissant facteur de réassurance, même s’il est peu flashé par les consommateurs. Les éleveurs se mettent aussi en valeur par l’agroforesterie et les plantations mellifères sur parcours, en attendant que certains se forment à l’apiculture.