Consommation
Le repas, un refuge en temps de pandémie
Si les Français devaient retenir une chose positive de la pandémie, ce sont les repas en famille. L’alimentation est revenue au cœur de nos vies ces derniers mois, avec quelques contraintes.
Si les Français devaient retenir une chose positive de la pandémie, ce sont les repas en famille. L’alimentation est revenue au cœur de nos vies ces derniers mois, avec quelques contraintes.
La Fondation Nestlé France a livré les résultats de son second observatoire Alimentation & Familles, réalisé en collaboration avec Ipsos. Premier enseignement, 79 % des Français ont un bon souvenir des repas pendant la pandémie. Cette part monte même à 82 % chez les 18-34 ans.
L’observatoire s’est appuyé sur les sujets de discussion remarqués sur les réseaux sociaux pour ensuite interroger les Français et dégager six familles de mangeurs. La plus importante est celle des « contraints », qui comprend beaucoup d’hommes de plus de 50 ans et de CSP-. Les maîtres mots sont simplicité, rapidité, accessibilité et fonctionnalité. Les « mangeurs sains », notamment des femmes de plus de 50 ans et des retraités attachent une grande importance à leur équilibre alimentaire et cuisinent des ingrédients frais et de saison.
Les « conviviaux » sont plutôt des 35-49 ans, avec enfants, CSP+. Pour eux, l’alimentation, c’est la convivialité, le plaisir et la transmission. Ils élaborent les repas ensemble. Les « hédonistes », entre 18 et 49 ans en majorité, se tournent vers la carte plaisir. Ils aiment découvrir, surtout le week-end. Les « nouveaux mangeurs », des 18-34 ans, sans enfants sont gourmands d’exotisme et de nouveauté. Ils utilisent des applications et la livraison à domicile. Viennent enfin les « expérimentalistes », moins nombreux, ce sont surtout des jeunes couples avec au moins un enfant. Ils aiment découvrir et cuisiner ensemble, sont adeptes du bio, se fient au Nutri-Score et certains sont végétariens.
Les enfants ont pris le pouvoir
Les enfants sont devenus prescripteurs et influenceurs, « la transmission ne se fait plus dans un sens mais chaque génération nourrit l’autre », précise Youmna Ovazza, d’Ipsos, appuyée par ce chiffre : 63 % des foyers avec des enfants de plus de trois ans ont été amenés à changer ou ont été influencés dans leurs pratiques alimentaires par leurs enfants. C’est le cas de 86 % des expérimentalistes. Ce poids des enfants est un levier pour les politiques sanitaires. Ainsi, Pierre-Alexandre Teulié, secrétaire général de la fondation Nestlé France, explique qu'« un enfant qui cuisine et qui participe à l’élaboration des menus sera un adulte qui mange mieux et qui sera en meilleure santé ».
La fondation a ainsi délivré des Nutriplato pour les enfants, des assiettes illustrées avec les portions pour un plat équilibré. L’assiette était distribuée avec un livret et des recettes, « le but, c’est d’éduquer les enfants pour toucher les parents », continue le secrétaire.
Trois contraintes : le temps, l’argent, les idées
Manger équilibré n’est pas simple. Premier obstacle, le prix, pour 45 % des Français. Ensuite, le temps, un obstacle pour 37 % des Français et même 43 % de ceux qui ont des enfants. Enfin, fait nouveau, le manque d’inspiration est cité par 36 % des répondants et, en particulier, 40 % des 18-34 ans. Ces trois obstacles, qui ont parfois pesé en même temps sur les familles pendant le premier confinement, ont d’ailleurs permis un changement de perception de la cantine qui a ainsi redoré son blason auprès de certains parents épuisés.