Grippe aviaire 2020/2021 : quel bilan et quelles perspectives ?
Il est difficile de tirer un premier bilan sur l’épidémie d’influenza aviaire hautement pathogène pour la saison 2020-2021, toutes les données ne sont pas encore publiées, mais il semble vertigineux. En Europe, ce sont près de 600 foyers qui ont été détectés dans des élevages. La filière française du foie gras a été particulièrement mise à l’épreuve. La Suède a dû abattre nombre de ses volailles, notamment des poules pondeuses bio, et a beaucoup plus recours aux importations d’œufs que les autres années, aux dires de ses fournisseurs, notamment allemands. En Pologne, ce seraient 5 millions de volailles qui ont été abattues, rapporte Reuters. Mais l’épidémie est mondiale et se répand comme une traînée de poudre. Ainsi en mars, ce sont 22 000 poulets qui ont dû être abattus en Afghanistan. L’Inde a notifié ses premiers cas il y a quinze ans ; l’épidémie y semble hors de contrôle. Un des pays les plus touchés semble être la Corée du Sud, avec déjà 26,8 millions de volailles euthanasiées, ce qui a conduit le pays à manquer d’œufs, tandis que les pertes atteignent 7 millions de volailles au Japon.
Certains scientifiques craignent que le changement climatique pousse les oiseaux migrateurs à changer leurs trajectoires, ce qui augmenterait les risques de transmission. Au moins six variants du H5N8 ont déjà été détectés. Des chercheurs craignent que les oiseaux sauvages de l’hémisphère nord ne deviennent un réservoir infectieux, et que le virus menace la survie de certaines espèces menacées. Pour l’élevage, une réponse pourrait venir de la génétique, une start-up israélienne pense pouvoir créer des souches résistantes grâce à la technologie des ciseaux génétiques Crispr, habituellement utilisée dans l’amélioration variétale des plantes. Des traitements par antiviraux et des vaccins sont aussi à l’étude.
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