L’AVIS DE RESTAU’CO
Cantines scolaires : « avec la fermeture, nous sommes mobilisés pour réduire les pertes »
Les Marchés Hebdo : Comment allez-vous gérer les produits alimentaires stockés face à cette nouvelle fermeture de cantines ?
Marie-Cécile Rollin : L’urgence de nos adhérents était de réduire la perte des produits alimentaires. Comme l’an dernier, nous avons eu l’autorisation de congeler des produits. Des autorisations étendues en raison de la situation de crise, jusqu’aux établissements non soumis à l’agrément sanitaire. Des dons alimentaires sont également engagés auprès de différentes associations alimentaires connues, mais aussi en local entre restaurants de collectivités.
Les cuisines continuent à produire des repas en particulier pour le portage des repas à domicile, dont la demande augmente depuis le début de la crise. L’obligation de réemploi des contenants dès janvier 2022 par la loi Agec nous inquiète pour ce secteur. Cela a des conséquences structurelles très onéreuses pour tous les acteurs du portage du repas : cuisines centrales qui produisent et associations engagées dans la distribution de ces repas.
LMH : Quelles incidences sur les appels d’offres ?
M.-C. R. : Malgré la crise actuelle, nous constatons que nos adhérents restent mobilisés vers les objectifs de la loi Egalim. Les appels d’offres à venir les retranscrivent.
LMH : Est-ce que les cantines scolaires vont pouvoir relever le défi de la loi Egalim malgré les incertitudes autour de la Covid-19 ?
M.-C. R. : Il y a un élan des adhérents pour atteindre les objectifs de la loi Egalim. Néanmoins, cette démarche de proposer des produits de qualité et durables dans les restaurants de collectivités prend du temps avant d’observer un changement significatif. Elle s’accompagne d’une augmentation de la production de produits certifiés. Ce qui ne sera pas atteint en 2022 pourra l’être ensuite en conservant la dynamique que cette loi a entamée.
LMH : Quelles méthodes avez-vous mises en place pour de nouveau faire face au pic épidémique ?
M.-C. R. : Notre réseau suit l’évolution de l’activité de la restauration collective depuis le début de la crise et nous avons analysé les conséquences du premier confinement. Il en ressort un certain nombre d’enseignements. Il faut échanger et se coordonner entre les différentes collectivités du même territoire et identifier les capacités de stockage et de transformation des produits par territoire, afin d’éviter les pertes ou soutenir le don alimentaire. Nous avons un rôle à jouer pour être solidaires de la filière alimentaire en évitant les pertes liées à chaque période de forte fermeture de notre secteur.