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Viande : les cinq points à retenir des prévisions de l’OCDE 

L'OCDE a dévoilé ses perspectives en viande pour la période 2023-2032.

     

© Maklay62/Pixabay

L'OCDE a présenté ses projections à moyen terme sur les marchés de la viande pour la période 2023-2032. Voici les cinq points à avoir en tête.  

I. Croissance de la demande de viande en baisse  

Les perspectives tablent sur une croissance de la demande de viande en baisse en raison des prix à la consommation toujours plus hauts et d’une faible augmentation des revenus. Les consommateurs devraient continuer de procéder à des arbitrages en privilégiant des viandes et des découpes bon marché ou en réduisant leurs dépenses alimentaires hors domicile.  

A l’échelle mondiale, la demande de viande pourrait progresser de 2 % par habitant (+ 0.7 kg/an/personne) avec de forte disparité selon les régions. Alors que la consommation de viande devrait reculer dans les pays à revenu élevé (santé, environnement, bien-être animal etc.), elle est annoncée à la hausse dans les pays à revenu intermédiaire. La croissance économique entraînerait une consommation plus marquée de viande. Dans les pays à revenu faible, c’est la croissance démographique qui va stimuler la demande.  

“À l’échelle mondiale, la consommation de volaille, de viande porcine, de viande bovine et de viande ovine devrait respectivement augmenter de 15 %, 11 %, 10 %, et 15 % d’ici 2032. La viande de volaille devrait compter en 2032 pour 41 % de l’ensemble de la consommation de protéines carnées, soit 91 millions de tonnes (Mt)”.  

La volaille représenterait près de la moitié du surcroît de consommation de viande. Déjà, les consommateurs privilégient cette viande plus abordable que les autres, riche en protéine et faible en matière grasse, avec une empreinte carbone moins élevée. 

II. Hausse limitée de l’offre  

La production mondiale de viande atteindrait 382 Mt en 2032, soit une hausse de 12 % (+41 Mt) comparé à la décennie précédente. C'est en Asie, dans les pays à revenu intermédiaire, que la production augmenterait le plus. En volaille, la production devrait afficher un rebond de 20 Mt. De bons résultats sont attendus en porc dans les pays aujourd’hui touchés par la peste porcine africaine. Cependant, à l’échelle mondiale, cet élan est annoncé comme limité (+1% par an) contre +1,2 % par an ces dix dernières années. La hausse des coûts de production au début de la période de projection expliquerait cette tendance.  

III. Moins d’échanges mondiaux 

La croissance des échanges pourrait ralentir (+0,7 % par an) par rapport à la décennie précédente en raison de la hausse de la production dans les pays historiquement importateurs. Le géant chinois serait moins présent aux achats. Toutefois, les pays asiatiques à revenu intermédiaire importeraient davantage. Par ailleurs, l’Afrique comptera pour 78 % de l’augmentation des importations de tous types de viande”.

Du côté des exportations mondiales, l'OCDE prévoit une augmentation en viande (+3 %) en 2032 comparé à la période de référence, pour atteindre 42 Mt.  “La part des exportations de l’Union européenne diminuera pour passer de 18 % l’année de référence à 15 % en 2032”. 

IV. Baisse des prix réels  

D'après les perspectives, les prix nominaux de la viande se détendraient légèrement pour la décennie suivante. En cause, une baisse de la demande, un recul des coûts de l’alimentation animale et une augmentation constante de la productivité. “ A mesure que les prix de l’alimentation animale décroissent et que les dépenses de consommation en viande repartent dans les pays à revenu intermédiaire (notamment pour la volaille et la viande porcine), les prix de la viande retrouveront dans l’ensemble leurs niveaux tendanciels à long terme”, précise l’OCDE. En revanche, pour la viande rouge, la croissance de la demande, notamment dans les pays à revenu intermédiaire, conjuguée à une baisse des gains de productivité contribueraient à maintenir les prix réels à des niveaux beaucoup plus élevés tout au long de la décennie 2023-2032 comparé à la précédente.  

“La baisse des prix sera d’autant plus importante que la Chine se remettra rapidement de la flambée de PPA au début de la période étudiée et qu’elle diminuera dans le même temps ses importations de viande”. 

 V. Les épizooties, toujours une menace  

La filière viande est confrontée à plusieurs épizooties qui pourraient perdurer tout au long de la décennie à venir. A travers le monde, la grippe aviaire et la peste porcine africaine réduisent l’offre, désorganisent les chaînes d’approvisionnement et entraînent une hausse des prix. 

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