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Comment l’Agence Bio veut redonner envie de consommer bio ?

Ce 27 février, l’Agence Bio a dévoilé les résultats de la 22ème étude baromètre sur la perception et la consommation des produits biologiques en France pour l’année 2025. Une campagne « C’est Bio la France ! » va démarrer prochainement pour raviver la flamme du bio au niveau national.

Laure Verdeau, directrice de l'Agence Bio présente la nouvelle campagne 2025 s'intitulant "C'est Bio la France" en partenariat avec l'équipe de France du Bio.
Laure Verdeau, directrice de l'Agence Bio présentait lors de la 61ème édition du Salon International de l'Agriculture, la nouvelle campagne de l'équipe de France du Bio s'intitulant "C'est Bio la France".
© Catherine Takougang

L’Agence Bio lancera dès le mois de mai de cette année une campagne « C’est Bio la France !» pour stimuler la consommation en produits biologiques au niveau national. Financée sur trois années à hauteur de 5 millions d’euros par an, par les fonds nationaux de la planification bio, cette campagne mobilisera l’ensemble des acteurs de la filière, qui se sont réunis sous le titre de « l’équipe de France bio ». Des collectivités territoriales participeront aussi à ces initiatives publicitaires auprès des Français. 

Une campagne pour redonner de l’attractivité au bio 

La part du bio dans la consommation alimentaire stagne à 6 %, bien que les circuits spécialisés montrent des signes de reprise. 

En effet, 23 % des consommateurs, déclarent ne jamais penser au bio lorsqu’ils font leurs courses selon la dernière étude baromètre menée par l’Obsoco pour l’Agence Bio. C’est précisément cette part de population que l’Agence Bio veut convaincre avec sa nouvelle campagne « C’est Bio la France ! ». D’après Laure Verdeau, directrice de l’agence Bio « Il faut recréer le marché bio pour être en phase avec le Plan Stratégique National de la PAC, qui vise à atteindre 18 % de surfaces bio d’ici 2027 ». Ainsi l’objectif clé de cette nouvelle campagne est de reconnecter les produits bio aux valeurs du "bien manger". 

 « Il faut recréer le marché bio pour être en phase avec le Plan Stratégique National de la PAC, qui vise à atteindre 18 % de surfaces bio d’ici 2027 ». 

Une consommation bio plus liée à l'éducation qu'au revenu

La chute de la consommation de produits alimentaires biologiques amorcée en 2022 semble se stabiliser. Selon l’étude, un peu plus de la moitié des Français (54%) indiquent consommer des produits bio au moins une fois par mois et 30% au moins une fois par semaine, des taux équivalents à ceux constatés en 2023. 

La consommation quotidienne de produits biologiques varie peu selon l'âge, la catégorie socioprofessionnelle ou le niveau de vie des ménages. Concernant ce dernier critère, l’étude dévoile que 8 % des foyers aux revenus compris entre 1000 et 1500 € achètent des produits bio chaque jour, contre 9 % des foyers gagnant plus de 2500 €, ce qui représente un écart minime. Ainsi Laure Verdeau rappelle que « le bio, ce n’est pas qu’une affaire de riche ». En revanche, elle ajoute « la consommation de bio est plus liée à un niveau d’éducation qu’au pouvoir d’achat des Français ». En effet, l’étude fait ressortir que seuls 5 % des personnes non diplômées consomment quotidiennement du bio, contre 12 % des détenteurs d'un Bac+4 et plus.

« le bio, ce n’est pas qu’une affaire de riche »

Quelle fréquence d’achat en 2025 ?

 En 2024, 30 % des Français déclarent consommer des produits bio au moins une fois par semaine, un taux stable par rapport à 2014. Cependant, les ventes ont doublé en dix ans, passant de 5,2 milliards d'euros en 2014 à 12 milliards en 2024. Cette tendance suggère une augmentation des volumes consommés par individu, malgré une fréquence d'achat inchangée.

Lire aussi : Bio : croissance modérée attendue en 2025 sur le marché européen

L’inflation a fortement ralenti l’année dernière, après deux années de forte hausse sur les prix des produits alimentaires.  Ce qui a permis un repli de cinq points du taux de Français disant devoir se restreindre sur leurs dépenses alimentaires pour des raisons financières.  Mais une majorité déclare ne pas vouloir augmenter leurs achats en produits biologiques dans les prochains mois, ce qui pourrait nuire à la reprise de la consommation bio en 2025. 

« aucune hiérarchisation des labels n’existe pour l’instant, ce qui embrouille les consommateurs... »

La profusion des labels qualité embrouille les Français

Le label Agriculture Biologique (AB), en place depuis 40 ans, reste le plus connu des labels alimentaires, reconnu par 93 % des Français. Cependant, « aucune hiérarchisation des labels n’existe pour l’instant, ce qui embrouille les consommateurs étant donné que le label AB n’est plus le seul à garantir la qualité des produits alimentaire. Ainsi la multiplication des labels alimente certaines idées reçues, qui nuisent à l’image du bio » explique Laure Verdeau.

Lire aussi : HVE : le Conseil d’Etat valide sa légalité et déboute la Fnab 

Cela se confirma par l’étude, où 53 % des sondés estiment que la majorité des produits bio vendus en France sont importés, alors qu’en réalité, seuls 30 % proviennent de l’étranger. De plus, ces importations concernent principalement des produits non substituables localement, tels que le café ou les fruits exotiques.

Lire aussi : La certification Haute Valeur Environnementale résiste, la preuve par l’infographie

Plusieurs facteurs liés à la baisse des achats 

Pour une majorité des Français, c’est le prix trop cher des aliments bio qui est la principale raison pour laquelle ils ne consomment pas ou plus du bio : c’est le cas pour 76% des non-consommateurs et 81% des consommateurs. Autres raisons, des doutes sur l’origine et un manque d’intérêt.

L’Agence Bio compte relancer la consommation en bio

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts », affirme Jean Verdier, président de l'Agence Bio. L’annonce de la fermeture de l’Agence Bio en début d’année – finalement abandonnée – a déclenché un vaste élan de soutien de la part des Français et ressoudé les liens entre les acteurs de la filière. Cet épisode a aussi offert une visibilité accrue à l’Agence Bio et permis de sécuriser de nouveaux financements pour ses futures campagnes.

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts »

La campagne « Bio reflexe » un premier moteur de relance de la consommation

La campagne « Bio Réflexe », réalisée l’année dernière, qui œuvrait à reconnecter la consommation locale au bio auprès des Français, a permis une hausse de 3 % des ventes en volume et en valeur pour les produits laitiers bio et une augmentation de 5 % d’impact volume réalisé sur les fruits par Interfel. De plus, l’intention d’achat de produits bio chez les Français a augmenté de 7 points et la confiance envers le bio a progressé de 13 points. Des signaux encourageant pour la suite de la mobilisation avec la nouvelle campagne «  C’est Bio la France ! ».

Lire aussi : Bio : l’Espagne devance la France sur les surfaces certifiées

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