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Alimentation : Paris ne peut pas tenir 7 jours en cas de blocage

Pour nourrir les plus de 2 millions de Parisiens, il faut chaque jour acheminer des milliers de tonnes de denrées alimentaires dans la capitale. Les meilleures réserves sont dans les placards des habitants, et Paris ne dispose pas de beaucoup de marge.

un supermarché à Paris sans rien à vendre, désert, en arrière plan la tour eiffel, en automne, style photographique
Paris posséde des réserves de nourritures dans des entrepôts, des magasins et chez ses habitants, mais elles sont limitées
© Généré par l'IA

3 090 tonnes de denrées alimentaires sont nécessaires pour nourrir, chaque jour, les 2,1 millions de Parisiens, calcule l’atelier parisien d’urbanisme (Apur).

Paris se prépare à des ruptures d'approvisionnements

Crise sanitaire, conflits sociaux, canicules, incendies, attentats, inondations, la ville de Paris veut mieux se préparer à ces bouleversements qui pourrait mettre à mal les menus des Parisiens.  « Paris face à une rupture des approvisionnements alimentaires » est d’ailleurs le premier atelier du hackathon proposé à des jeunes courant octobre, alors que la Ville vient de réviser sa stratégie de résilience pour intégrer un volet alimentaire. A noter que 95 % des marchandises alimentaires circulent par la route. 

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Combien Paris a-t-elle besoin de nourriture ?

En moyenne, un adulte a besoin de 1,45 kg de denrées alimentaires, hors boissons, chaque jour. En affinant avec la répartition par classe d’âge de la population, l’Apur estime à 3 090 tonnes les denrées nécessaires pour nourrir les 2 146 000 Parisiens qui résident dans la capitale et proposer près de 6,5 millions de repas chaque jour (à raison de trois repas par jour).

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10 000 tonnes pour nourrir le Grand Paris une journée

A l’échelle de la métropole du Grand Paris, 10 060 tonnes de denrées alimentaires sont nécessaires pour nourrir les 7,1 millions de résidents. Si l’on additionne les touristes et la population de passage, y compris pour le travail, dans la métropole, on atteint 11 200 tonnes pour 8,7 millions de personnes. Ces volumes correspondent à des denrées cuites ingérées. Céréales et légumineuses ont un poids qui augmente à la cuisson, contrairement aux viandes, poisson et légumes. 

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Les placards des Parisiens, première source de ravitaillement

« Les réserves à domicile représenteraient entre 1,5 et 5 jours en moyenne » de nourriture, estime l’Apur, une fourchette large eût égard la faible capacité de stockage de certains logements, c’est pourtant la « première source de ravitaillement », selon l’étude. 

« Les réserves à domicile représenteraient entre 1,5 et 5 jours en moyenne »

Viennent ensuite les stocks disponibles en magasins, réduits car les livraisons sont quotidiennes dans les grandes surfaces et ont lieu plusieurs fois par semaine dans les supérettes, faute d’espace de stockage. Chaque établissement de restauration collective dispose par ailleurs d’un « repas d’urgence », un repas froid ne nécessitant ni préparation ni cuisson, pour répondre aux pannes électriques. L’Apur estime ces stocks à 2 jours.

5 entrepôts pour l'alimentaire avec 14 000 m

La masse de denrées stockées dans 1 m3 diffère énormément selon les produits, allant de 900 kg pour le beurre ou 800 kg pour les lentilles, à 294 kg pour le poulet ou 260 pour les pâtes. Selon les calculs de l’Apur, il faudrait alors 6 400 m3 pour nourrir les Parisiens une journée. Dans les 5 entrepôts alimentaires situés dans Paris, ce sont 14 000 m3 de denrées alimentaires qui sont stockés, soit moins de deux jours d’autonomie.

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Une production alimentaire locale anecdotique

Il existe 61 sites de production alimentaire dans Paris, mais ce sont des produits « à haute valeur ajoutée et faible tonnage », comme le miel ou le safran. Ils produisent 240 tonnes de fruits et légumes dont 100 tonnes de champignons. Ainsi, au total, l’Apur estime que Paris dispose des denrées nécessaires à l’alimentation de ses habitants pendant 5 à 7 jours.

Quelle part de l'alimentation de Paris passe par Rungis ?

8 219 tonnes de nourriture transitent chaque jour par le Min de Rungis, mais les acheteurs parisiens ne représentent qu’un cinquième des passages. Ainsi 1 661 tonnes de nourritures passeraient ainsi, chaque jour, de Rungis à Paris soit à peine la moitié des besoins de la capitale. 

Lire aussi : L’Europe importe-t-elle du bœuf aux hormones brésilien ?

Quelles pistes pour un Paris plus résilient ?

L’étude de l’Apur pointe la nécessité de mobiliser du foncier pour stocker davantage de nourriture mais aussi de travailler sur un report modal en cas de blocages des routes, vers le fret ferroviaire, pour l’heure peut mis en œuvre à cause de la saturation des lignes, et vers le fleuve, surtout utilisé pour les céréales. 

Voir l’étude complète

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